Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

Septembre 2012 : le retour aux Philippines et le voyage à Leyte

Après quatre mois passés en France, ma femme Dhana et moi prîmes l'avion le 16 septembre à destination de Manille via Hong Kong.

Après trois années de Singapore Airlines et son Airbus A 380, je revenais pour des raisons budgétaires à Cathay Pacific et son Boeing 777. Ce n'est pas pour rien que la classe économique de Singapore Airlines a été classée la meilleure au monde et celle de Cathay Pacific bien que très bonne, reste un cran en-dessous. Cependant à l'aller comme au retour le temps de trajet est diminué d'environ trois heures par Hong Kong avec Cathay et cela compte aussi beaucoup.

Le 17 à 11 heures nous arrivâmes à Manille et un cousin de Dhana nous attendait avec un véhicule. Nous nous rendîmes d'abord en ville pour changer quelques Euros, bien affaiblis depuis la dernière fois, et ensuite voir ma belle-sœur Leng qui est pasteur protestant dans sa nouvelle paroisse de Parañaque située non loin de l'aéroport de Manille.

Malgré mon habitude du pays, ce fut encore une fois un choc de constater de l'autre côté de la rivière, appelé par dérision Riverside, cet entassement de bidonvilles et la misère dans laquelle vit une partie de la population de cette méga-métropole où le luxe outrancier côtoie la pauvreté la plus abjecte. Je ne pris pas de photos car mon sac était enfoui avec nos bagages au fond du van.

Le 18 nous reprenions l'avion dans l'après-midi pour nous rendre à Dumaguete puis dans notre maison où nous accueillirent Nora et son mari Dodong nos gardiens, et bien sûr nos 2 chiens. Zarah notre fidèle chienne de 4 ans e l'espiègle Gordon qui a maintenant 1 an et que Dhana trouva bien grandi.

Le lendemain c'était déjà la corvée de ravitaillement et pour ne pas déroger aux bonnes habitudes, mon Pajero s'avéra avoir un pneu presqu'à plat et la climatisation en panne. Donc en dehors des courses il me fallu d'abord m'occuper du 4x4.

Le jour suivant je pris la route pour la ville de Siaton distante de 25 km afin de payer ma facture mensuelle d'électricité. En chemin je trouvai étrange qu'environ une fois sur dix, la pédale de frein du Pajero soit complètement molle sans que le freinage n'agisse. Avec un véhicule de plus de 2 tonnes, il y avait de quoi s'inquiéter. Je m'arrêtai donc vers 9h45 à l'entrée de Dumaguete pour faire vérifier cette anomalie. Quelques instants plus tard   les mécaniciens me firent remarquer qu'il n'y avait presque plus de liquide de frein en raison d'une fuite au maitre cylindre. Fuite que m'avait déjà signalée en mai mon garagiste habituel et qu'in n'avait pas jugé utile de réparer dans l'immédiat.

Je leur demandai alors s'ils pouvaient réparer et me répondirent par l'affirmatif me proposant en outre de changer les plaquettes de freins complètement usées. Après l'acceptation d'un devis d'environ 50 €, ils commencèrent le travail. A midi, je les prévins que j'allais déjeuner et demandai à quelle heure je devais revenir. La réponse fut 14-15 heures.

A 15 heures j'étais de retour et je vis que le capot était encore ouvert. J'attendis patiemment jusqu'à 16h30 et la responsable vint me dire que finalement la pièce était irréparable et qu'il fallait la changer pour une nouvelle à environ 75 €. Je n'avais pas d'autre choix que d'être d'accord et c'est vers 17h30 que tout fut terminé.

Les Occidentaux peuvent juger une telle situation totalement inadmissible surtout s'agissant de quelques choses de si important que le système de freinage. Pourtant ici ils raisonnèrent comme dans beaucoup de pays pauvres où il faut d'abord tout tenter, faisant fi du temps passé, pour éviter de changer une pièce à 75 €, montant souvent supérieur au salaire mensuel local. L'histoire aurait pu s'arrêter là mais le lendemain matin Dodong me fit remarquer en lavant le 4x4 que la peinture du capot avait été endommagée par des éclaboussures de liquide de frein. En effet la veille les mécanos avaient fait tourner le moteur sans remettre le couvercle du maitre cylindre. Je retournai me plaindre mais n'obtins rien d'autre que des excuses. Pour localement environ 30 à 40 € de dommages, je n'allais quand même pas intenter un procès.

Le 22 septembre à 6h du matin, un tricycle nous attendait devant le portail pour nous conduire au port de Sibulan à environ 30 km pour un sacré périple.

En effet quelques mois plus tôt Dhana avait été informée par sa sœur Leng qu'une cousine vivant à Hinundayan dans le sud de Leyte et pays d'origine de leurs parents, avait demandé ce qu'elles comptaient faire des terrains dont elles étaient sensées être encore les héritières légales.

C'est pour obtenir de plus amples informations à la source que nous entreprîmes ce voyage éreintant. Leng devant nous rejoindre de Manille le 24. Il nous fallu treize heures pour arriver à destination vers 20 heures. Nous empruntâmes successivement un tricycle, un bateau, un bus, un taxi, un avion, un autre taxi avec enfin, cerise sur le gâteau, un bus bondé pendant quatre heures dans lequel je refusai d'abord de monter jusqu'à ce que l'on m'informe que c'était le dernier avant le lendemain.

Cela faisait quarante ans que Dhana n'avait pas revu cet endroit et les retrouvailles avec la famille furent émouvantes. Quant à moi qui croyais connaitre les Philippines, je n'avais encore jamais vu une ville où il n'y avait rien d'autre à manger dans les petits restaurants que de la couenne de porc ou bien encore des os de poulet sans même une bière fraiche à déguster.


(Quarante ans après, les retrouvailles avec la famille de Leyte)

(Hommage aux disparus)

(Pèlerinage dans la montagne)


Quant aux histoires d'héritages, de titres de propriété et de famille, ma femme et ses sœurs sont bel et bien légataires de leur père au sud de Leyte mais aussi de leur père et de leur mère à Mindoro Occidental. Cependant avant que tout soit régularisé, il faudra du temps, lever des hypothèques et aussi négocier ou bien encore poursuivre en justice ceux qui se sont indument appropriés certain biens. C'est tellement compliqué qu'il me faudra un jour écrire un article spécialement sur le sujet. 

Ce fut le 26 septembre à 6 heures que Dhana, Leng et moi prîmes le bus pour aller d'Hinudayan à Hilongos et ce voyage dura quatre heures. Ensuite ce fut six heures de bateau jusqu'à Cebu city et enfin à nouveau cinq heures de bateau entre Cebu et Dumaguete où nous arrivèrent à minuit et quart.

 

(Le retour en bateau)

 

Il fallu enfin trouver un tricycle pour couvrir les 24 kilomètres nous séparant de la maison et c'es à 1h30 seulement que je pu boire une bonne bière fraiche. Le voyage du retour avait duré dix neuf heures trente et nous étions tous exténués.

Si jamais il y avait une prochaine fois il faudrait mieux prendre l'avion aller-retour au départ de Manille jusqu'à Tacloban et ensuite une seule fois trois heures de van jusqu'à Hinundayan.

J'ai parfois été durant ma carrière professionnelle taxé de misogynie et je pense que c'était injustifié. Pendant nos trois jours passés à Leyte, j'ai pu encore constater que la plupart protagonistes quand il s'est agit des terrains à hériter et d'affaires sérieuses étaient des femmes comme si les hommes déléguaient toutes ces responsabilité  familiales à leurs femmes, sœurs, tantes, cousines etc.

Je l'ai peut-être déjà écrit mais sous couvert d'une société machiste pour sauver les apparences, c'est bien un matriarcat qui régit les Philippines et ce n'est pas pour rien si le pays a connu 2 présidentes.



18/10/2012
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