Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

Septembre 2009 : Paris-Singapour en Airbus A380. La fête du retour. Décès de Doc Bill. L’institutrice des montagnes.

Après deux mois et demi passés en France à profiter d'un été remarquablement clément me permettant de presque toujours porter ma tenue préférée, à savoir un short et un T-shirt, il était temps de repartir aux Philippines pour préparer la maison à l'arrivée de ma femme et d'autres amis de France.

Je prends toujours mes billets d'avion dans une petite agence de voyage « Eliza les ailes du voyages » située rue Bois le Vent dans le 16e arrondissement de Paris et non loin de l'ambassade des Philippines. Ils offrent de bons prix sur Manille et Cebu avec des compagnies sérieuses comme Cathay Pacific, Qatar Airways et cette fois Singapore Airlines. En raison de la crise économique les prix ont considérablement baissé en un an et on peut trouver des billets vacances aller-retour Paris-Manille ou Cebu autour de 600 €. En ce qui me concerne, je prends des billets valables  six mois évidemment plus chers et vendus environ 800-850  €. Cette fois ci j'avais réservé sur Singapore Airlines en raison d'une promotion intéressante et en fait j'allais faire mon premier vol sur le géant des airs, l'Airbus A380.

Le 7 septembre mon fils me conduisit à l'aéroport Charles de Gaulle où nous arrivâmes avec trois heures d'avance. J'appréhendais un peu les procédures d'enregistrement  mais tout alla très vite, bien plus vite même que pour tous mes vols précédents. Avant de nous séparer, nous allâmes prendre un café. Il me rester encore deux heures avant le départ lorsque je me dirigeais vers l'immigration. Quelle ne fut pas ma surprise de voir une très longue queue de passagers attendant de passer le contrôle de police. C'était un jour de semaine ordinaire, les grandes vacances étaient terminées  et je ne comprenais pas. En fait il n'y avait rien à comprendre, il y avait 4 guichets pour les porteurs d'un passeport Européen ou Suisse et 4 guichets supplémentaires pour les autres nationalités mais un seul fonctionnaire de police était présent. Quelle honte pour notre pays car il me fallut 1h20 pour passer ce contrôle et pendant ce temps le personnel de l'aéroport ne cessait de rassembler les gens qui allaient manquer leur vol pour leur faire passer l'immigration en priorité.

Arrivé en salle d'embarquement on ne voyait pas grand-chose de l'A380, je n'attendis guère longtemps avant de monter à bord. Ce fut une autre bonne surprise car tout alla très vite. Les passagers avaient des cartes avec une pastille de couleur différente en fonction de l'emplacement de leur siège dans l'avion et empruntaient donc la porte de sortie et la passerelle adéquate.

Une fois à l'intérieur, tout était évidemment neuf  et l'aménagement  sans doute voulu par la compagnie a été de segmenter la cabine en plusieurs sections d'environ 80 personnes séparées par des rideaux. De ce fait on n'a jamais une impression de gigantisme et on pourrait se croire dans n'importe quel autre long courrier. Le vol d'une durée de douze heures trente vers Singapour se déroula sans problème avec un service à bord d'un niveau de qualité à mon avis non égalé par les concurrents.


(L'Airbus A380 à l'arrivée à Singapour. Photos prises à travers la vitre)


Partis à 12h25 de Paris nous atterrîmes à l'aéroport de Changi à Singapour  à 6h55, heure locale.

J'attendis deux heure ma correspondance pour Cebu mais Changi airport est toujours aussi beau avec de si nombreux magasins qu'on n'y voit pas le temps passer.


(Singapour, Changi airport)


J'arrivais à Cebu à 12h40 et après les formalités d'immigration et la récupération des bagages, le tout en trente minutes (Quelle honte pour l'aéroport de paris!), je me rendis de suite à mon hôtel pour aller ensuite changer mon argent et le mettre en sureté à ma banque qui comme les autres ferme à 15h.

Vers 19h je me préparais pour aller diner mais lorsque je mis mes chaussures j'eus une drôle de sensation aux pieds. En y regardant de plus près je vis que mes deux chaussures étaient complètement ouvertes sur les côtés et devenues immettables.

Que faire sans paire de rechange  dans mes bagages ? Je n'eus pas d'autre choix que de sortir en mules.

Le lendemain matin j'étais déjà avant l'ouverture devant les portes du centre commercial SM. Je me précipitai au rayon chaussures sans grand espoir de trouver ma taille 45-46 dans un pays de petits pieds. Une vendeuse s'approcha et me demanda si je recherchais quelque chose de formel ou plutôt décontracté je répondis décontracté mais lui fit part de mes doutes quant à ma pointure qu'elle avait déjà estimée à du 11ou 12 américain. Elle partit dans la réserve et revint avec des chaussures de marque Hush Puppies dont la taille 12 m'alla aussitôt comme un gant et que je portai de suite à la place de mes chaussons. Certes ça m'avait coûté 63 € mais j'étais trop heureux d'avoir trouvé chaussure à mon pied.

Le lendemain jeudi 10 septembre après-midi vers 15h15, je pris la vedette rapide  à destination de Dumaguete qui aurait dû arriver à destination vers 19h15. Hélas à mi-chemin les passagers furent avertis qu'en raison d'un incident technique le bateau n'irait pas plus loin que Tagbilaran dans l'ile de Bohol. Il me fallait donc débarquer avec tous mes bagages et dormir sur place. J'étais déjà venu ici et je savais où trouver une chambre. Je me rendis au Chriscentville hotel accompagné d'un couple de Canadiens de la province de l'Alberta à qui je laissai la dernière chambre libre. 

http://www.chriscentville.com/cville/

Je trouvai finalement  à me loger pour simple et pas cher à l'hôtel Taver's pour 800 pesos (12€) avec climatisation et TV.

http://taverspensionhouse.tripod.com/

Le lendemain vendredi à 8h je repris la destination de Dumaguete où j'arrivais deux heures plus tard et où m'attendait mon copain Charly. On prit un café avant de faire les 25 km qui me séparaient t de la maison. Dodong mon gardien  et sa femme Nora m'attendaient avec le sourire. Mon Doberman d'abord un peu timide me fit ensuite une fête endiablée. Je pense même que mes 3 chattes avaient l'air content.

On déjeuna à Thalatta Beach resort et je me retrouvai enfin seul chez moi en attendant l'arrivée de ma femme qui vingt jours plus tard viendrait y passer ses 4 semaines de vacances.

Le lendemain matin c'était la corvée de réapprovisionnement  et le soir à 18h j'étais invité à un diner qu'offrait Michel à ses amis au restaurant La Caviteña.


(Les invités de Michel sur la première photo, au restaurant La Caviteña)


Le repas fut très arrosé et nous terminâmes la soirée dans un bar le BlackPearl tenu par un couple de jeunes français très sympathiques.


(L'ancien Major de l'armée de l'air)


(L'ancien Adjudant parachutiste)


(Notre ami Italien)


Ouf ! J'avais le dimanche pour me reposer. Hélas le matin en ouvrant un mail envoyé par Norman, un ami Américain, j'appris une nouvelle qui m'attrista beaucoup. Le docteur Bill Jacobson appelé Doc Bill, un autre ami Américain de longue date venait de mourir d'un arrêt cardiaque. Lui le médecin n'avait pas vu venir sa propre fin. Il a été incinéré le 23 septembre 2009.

Dés 2003, je les avais rencontrés aux petits déjeuners-buffet du dimanche matin au restaurant Why Not et j'étais le seul étranger à avoir une place réservée à la tablée des Américains. Outre le buffet à volonté, notre opposition à la guerre en Irak et notre antipathie pour le Président Bush nous avaient rapprochés. D'ailleurs quelle ne fut pas ma surprise de découvrir au fil des semaines et des conversations que le racisme en ce qui concernait mon ami Noir Norman et l'antisémitisme à l'encontre de Doc Bill étaient encore bien ancrés outre-Atlantique.



(Norman and my wife. Our house blessing, September 21, 2005)


Doc Bill, fils de juifs scandinaves, était originaire du Colorado. Médecin à la retraite il donnait gratuitement des cours de médecine d'urgence dans plusieurs hôpitaux de Dumaguete. Humaniste et démocrate, il nous avait un jour donné une leçon de civisme et de tolérance. Après la deuxième élection de George W. Bush, Phil un autre Américain, Républicain et ancien militaire sur une base US de Lorraine me demanda ce que je pensais en tant que Français de cette nouvelle investiture. Bien embarrassé avec 15 citoyens US autour de moi, je répondis que j'étais satisfait. Phil, étonné me demanda pourquoi et je rétorquai que 49% des citoyens américains n'avaient pas voté pour lui et que je trouvais ça réconfortant. Il s'ensuivit alors un brouhaha auquel Doc Bill mit fin en tapant sur la table et en disant que le peuple des Etats-Unis avait voté, qu'il fallait être derrière son Président et attendre les nouvelles élections pour en discuter à nouveau. Bravo pour quelqu'un que je savais être farouchement opposé à la politique de Bush. Une figure charismatique nous a quitté et on ne le verra plus sillonner les rues de Dumaguete en moto ou encore fréquenter ces hauts lieus de la gastronomie américaine que sont le Mc Donald's ou le Dunkin' Donuts. Néanmoins ce qu'il a enseigné dans les hôpitaux locaux aidera sans doute à sauver des vies.

Le 18 septembre, la climatisation de mon Pajero étant réparée, j'eus l'envie de prendre la route du Sud pour faire des photos et j'allais donc vers Bayawan à 75 km de chez moi. Ce jour là le temps brumeux ne se prêtais guère à la pratique de mon loisir aussi au lieu d'entrer dans Bayawan je bifurquai ver le Nord et la ville de Kalumboyan distante de 21 km.  La route de montagne était neuve et j'arrivai sans encombre à destination. Pas grand-chose à voir dans cette ville qui est la dernière frontière avant de s'enfoncer plus avant au cœur de Negros.


(L'étrange église de Kalumboyan)


Il y avait une fête à l'école élémentaire et je m'y rendis pour faire quelques photos sous le regard curieux de la population qui ne devait pas voir souvent de blancs.


(La fête de l'école)


Je m'apprêtais à repartir quand une jeune femme m'adressa la parole. Elle me dit être de Siquijor et il lui semblait m'avoir déjà vu là-bas. Je répondis que depuis huit ans c'était fort possible. Je demandai à mon tour ce qu'elle faisait là et elle me raconta son histoire. Elle avait terminé ses études avec un diplôme d'enseignement  mais fit plusieurs métiers, le dernier étant de tenir un point de vente pour les billets de loto. Finalement elle en eut assez et trouva un poste d'enseignante dans un village de montagne. Je pensais que c'était ici mais elle me dit que non mais qu'elle était invitée à la fête en tant que collègue et parce qu'elle donnait aussi quelques cours dans cette école. Autrement elle était en poste à une trentaine de kilomètres de là au cœur du massif montagneux. Il fallait pour y accéder avoir une moto car au bout d'un moment le chemin était trop étroit pour un véhicule à 4 roues et la dernière partie du trajet ne pouvait se faire qu'à pieds. Je manifestai  le souhait de m'y rendre pour faire quelques images mais elle m'en dissuada. Y avait-il une autre raison que la pénibilité du parcours ? Peut-être les rebelles NPA  (National People Army) ce qui est loin d'être improbable dans ces lieux reculés. Je lui demandai si elle ne s'ennuyait pas seule dans ce coin reculé car elle avait aussi mentionné que l'électricité y était coupée de 21h à 6h. Elle me sourit et me dit qu'elle vivait avec un copain. Et oui! L'amour peut conduire au bout de la terre.


(Roedlyn, l'institutrice)




21/09/2009
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