Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

Octobre 2012 : A la recherche de fabricants de T-shirts

Après notre voyage à Leyte, le mois d'octobre arriva bien vite et déjà le retour en France de mon épouse Dhana approchait. Le temps de rencontrer quelques amis et aussi de se rendre à l'invitation de la famille de notre couple de gardiens, le 10 octobre c'était son départ pour Manille puis pour Paris le lendemain.


(Déjeuner avec les amis au restaurant Casablanca)

(L'anniversaire dans la famille de nos gardiens)

(Elle vient d'avoir 4 ans)


C'est le 8 octobre alors que Dhana venait dire au-revoir à des amis dont leur nouvelle maison n'est pas très éloignée de la notre, que je m'égratignai la jambe au niveau du tibia sur l'angle d'une table basse. J'y appliquai un peu d'alcool et un peu de Bétadine puis n'y prêtai plus attention. Une semaine plus tard ma jambe était enflée et douloureuse au point tel que même le poids d'un drap me gênait. Ce n'était pourtant pas la première fois que je me blessais et que j'avais des plaies aux Philippines mais ici l'infection avait été rapide et virulente.


(James et moi, c'est ici que je me suis égratigné)


Je me rendis donc une première chez mon médecin traitant dont le cabinet se trouve dans les locaux de l'hôpital privé Holy Child. Elle commença par me prescrire sept jours d'antibiotiques plus les soins infirmiers. Une semaine après, l'infection bien qu'enrayée, était toujours présente. J'allais donc rendre visite à ma doctoresse une deuxième fois et ce fut à nouveau cinq jours d'antibiotiques plus puissants. La semaine suivante l'infection avait régressée mais était toujours là. J'en pris à nouveau pour cinq jours des mêmes antibiotiques. Cette fois encore, le mal avait diminué mais n'était pas totalement guéri. Je me rendis donc en consultation pour la quatrième fois et mon médecin changea à nouveau mes antibiotiques pour une nouvelle durée de cinq jours.

Aujourd'hui quarante cinq jours après mon égratignure, la plaie n'est pas totalement refermée et je continue à mettre un pansement la journée quoique ce ne soit plus maintenant, je l'espère, qu'une question de jours. Je ne sais pas à quelle bactérie j'ai eu affaire mais je ne suis plus prêt à négliger une nouvelle blessure même minime en pays tropical.

Néanmoins après le départ de Dhana, je pris quand même le temps de me rendre à l'invitation de Roland dans le sud de Cebu qui à 80 ans construit encore un nouveau bateau.


(Le bateau de Roland en construction)


Avant de quitter la France, mon fils m'avait confié une mission pour son futur site de E-Commerce, trouver des fournisseurs de produits textiles aux Philippines. Il m'avait dit que c'était difficile de travailler avec la Chine sans un correspondant local et qu'en final il n'était jamais certain de la qualité et de la conformité du produit qu'ils allaient recevoir. Aussi il souhaitait plutôt commercer dans le pays d'origine de sa mère d'autant que j'étais sur place six mois par an. Certes ce serait encore plus simple de faire fabriquer en France mais c'est une autre histoire ou encore de l'Histoire quand les plus anciens se souviennent de la myriade d'usines textiles de la région Lille-Roubaix -Tourcoing où même les ouvriers Belges venaient travailler. De même que les filles du bassin houiller qui souvent dès l'âge de 14 ans se levaient à 3 heures du matin pour commencer à 5 et finir à 13 heures tandis que leurs hommes descendaient au fond de la mine. Ce n'était pas à l'époque d'Émile Zola et de son roman Germinal mais en… 1960.

Bref, revenons aux Philippines et à ma quête de fabricants de vêtements.

En dehors de Manille je pensais trouver mon bonheur à Cebu city et plus particulièrement dans la zone d'activités de Mactan.

Cebu city n'est pas à plus de 150 kilomètres à vol d'oiseau de la maison. Néanmoins il faut quand même compter six heures de trajet de ma porte à celle d'un hôtel du centre ville. Il y a aussi l'avion qui réduirait le temps de transport d'au moins trois heures mais la future société du fiston qui n'a pour l'instant que des dépenses et pas encore de recettes, ne peut pas me l'offrir.

Je quittai donc la maison le 22 octobre à 6 heures pour arriver dans la deuxième ville des Philippines vers midi.

Après déjeuner, je me rendis à la Chambre de Commerce pour avoir une liste de contacts et je fus surpris de n'obtenir que 7 noms. Il n'était que 14h lorsque j'en sortis aussi commençai-je par rendre visite à une société non loin de là. La dame qui me reçut et à qui j'exprimai mes desiderata me dit qu'elle était désolée mais leur usine ne travaillait que pour un client unique. Elle me demanda en outre comment j'avais eu leur adresse et répondit que c'était par la Chambre de Commerce. Elle me fit remarquer que je n'avais pas été au bon endroit et qu'il fallait mieux aller au DTI (Department of Trade and Industry). Elle me proposa de m'y faire conduire par une de ses employées et lorsque je voulus régler le taxi, mon accompagnatrice me dit que c'était sa patronne qui avait tout pris en charge. Quelle gentillesse !

Au DTI on me donna une liste de plus de 25 contacts dont le plus grand nombre se situaient dans les zones d'activités de Mactan proches de l'aéroport International. J'avais de quoi faire pour les jours suivants mais il n'était que 16h et j'avais encore le temps de rendre visite à une entreprise de Mandaue.

Je finis par trouver l'endroit après bien du mal. Je fus bien reçu mais il fallait voir l'endroit mal éclairé, mal ventilé, des escaliers et des cartons partout. Des conditions de travail épouvantables pour les ouvrières. Ma demande sembla les intéresser mais je n'entendis plus jamais parler d'eux car leur designer n'arriva sans doute pas à ouvrir mes fichiers Illustrator transformés ensuite pour ses besoin en PDF Pro alors qu'il n'avait que le PDF simple. En tout cas pas de regrets pour des gens qui ne savent pas utiliser un ordinateur.

Le lendemain à 8h, je pris donc un taxi en direction de Mactan.

A ce stade de mon récit, il me faut faire un petit aparté sur les chauffeurs de taxi de l'agglomération de Cebu. En règle générale ils sont honnêtes et ça change agréablement de ceux de Manille mais s'ils connaissent la direction c'est rarement le cas pour la rue et encore moins l'adresse exacte. Souvent je me suis vu demander de les guider ou de leur donner des repères. Donc j'ai mis au point un modus operandi qui consiste une fois arrivé des les environs de ma destination, d'appeler l'endroit où je me rends et ensuite demander à mon correspondant de guider le taxi. Amusant n'est-ce pas ? Imaginez ce que ça donnerait en France et à Paris en particulier si un taxi e trouvait pas votre rue. Encore qu'ici il faut pondérer par le fait qu'une course moyenne excède rarement 2 à 4 €.

Donc je finis par arriver dans une des zones industrielles de Mactan et à ma première usine. Là pas moyen de renter bloqué par un service de sécurité qui voulait à tout pris connaitre le nom de mon contact. Je finis par m'énerver leur disant que je n'avais pas de nom puisque je venais pour la première fois.

Je les menaçai d'aller voir l'usine d'en face mais ils me dirent ce c'était à eux aussi. Enfin après de nombreux coups de téléphones j'obtins un rendez-vous dans un autre endroit et pour m'y rendre j'empruntai une de leurs navettes qui s'arrêta dans au moins 5 de leurs usines pour y prendre ou remettre des plis. Je fus enfin gentiment reçu par un cadre qui m'écouta attentivement et poliment pour enfin me dire qu'ils produisaient 2 millions de pièces par mois et que la commande minimum était de 100 000 unités. J'avais l'air malin avec mes 200 T-shirts. Il prit quand même le temps de pointer sur ma liste quelques entreprises qui fabriquaient de plus petites quantités.

Je pris donc une Jeepney pour me rendre dans une autre usine. Là encore très bon accueil mais la directrice me dit qu'ils ne faisaient que fabriquer sur place et que leur siège social et commercial était à Hong Kong et par conséquent elle devait faire suivre ma demande là-bas. Je n'étais pas au bout de mes surprises car dans l'après-midi, le siège de l'usine suivante était à Taiwan et celui de la dernière de la journée à Shanghai. 

Je n'aurais jamais imaginé que de nos jours une partie du textile du "Made in China" était produit aux Philippines puis ce me fut confirmé le lendemain, également en Indonésie. Encore que tout ça reste du business entre Chinois. Qu'ils soient de Chine continentale, Hong Kong ou Taiwan, ils font travailler des Philippins ou Indonésiens également d'origine chinoise.

Je compris enfin après un premier parcours initiatique que je devais me tourner plutôt vers des ateliers d'artisans et je finis après quatre jours à trouver mon bonheur tout en ne sachant pas encore que ce serait à Dumaguete à 30 minutes de la maison où nous ferions finalement affaire. Quelle ironie ! Cependant je serais resté sur ma faim si je n'avais pas commencé ma prospection par Cebu.


( Les Hoody T-shirts de mon fils)



22/11/2012
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