Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Début mai 1980 ma copine Françoise  et moi partîmes pour les Philippines avec quatre semaines de vacances devant nous.

Après un voyage mémorable via Amsterdam, nous arrivâmes à destination.. Il est vrai que notre vol Philippines Airlines avait été retardé de 24 heures puis annulé. Finalement nous avions été transférés sur un vol KLM pour Singapour et de là sur un autre vol pour Manille.

Une première nuit passée dans un hôtel minable, on prit une chambre à Las Palmas hotel dans le quartier touristique de Mabini. A cette époque le trafic et la pollution n'avaient pas encore atteint les sommets actuels et la ville était loin d'être désagréable.

Après avoir visité Manille pendant quelques jours, ce fut le départ en bus pour Baguio, 250km au nord et environ à six heures de route.

A 1500 mètres d'altitude la ville était alors la résidence d'été des Marcos.
On pouvait même allumer un feu de cheminée le soir en hiver. C'est marrant et on verra pourquoi par la suite, Baguio était aussi la destination préférée des jeunes mariés de l'époque. Des années plus tard ravagée par un tremblement de terre et des coulées de boue, elle perdit son statut de capitale d'été au profit de Tagatay beaucoup plus proche de Manille.

Deux jours après et quelques heures de bus plus au nord avec quelques sueurs froides au cours du trajet escarpé longeant de nombreux précipites, ce fut l'arrivée à Banaue. Quel spectacle !  Enfin sous nos yeux les fameuses cultures de riz en terrasses sculptées dans la montagne à 1500 mètres d'altitude, vieilles de 2 à 6000 ans et classées au patrimoine mondial de l'Unesco.

De retour à Manille, nous fîmes la connaissance à l'hôtel de celui qui est encore aujourd'hui mon ami, Jacques P. et seul témoin d'une partie importante de mon histoire car je perdis Françoise de vue pas la suite.

Pendant que Jacques s'occupait de ses affaires, Françoise et moi prîmes alors l'avion pour Zamboanga City à l'ouest de Mindanao et à une heure et demie de vol de la capitale. Bien que cette partie des Philippines soit magnifique nous restâmes en ville par raison de sécurité car même en 1980 le rebelles musulmans de la région étaient déjà très actifs. Une voiture piégée explosa d'ailleurs non loin de notre hôtel pendant notre séjour.

Je découvris alors à quel point cette ville pouvait être dangereuse pour des étrangers non avertis. Un soir je fis la tournée des bars avec un Australien et notre surprise fut grande d'être fouillé et passé au détecteur de métaux partout où nous allions. Plus tard des Américains qui tenaient un restaurant et un cinéma nous expliquèrent la situation. Eux-mêmes après la fermeture rentraient chez eux à deux voitures et armés.

Bref quelques jours plus tard me voici à nouveau à Manille avec Françoise que je fais maintenant passer pour ma sœur. C'était trop difficile aux Philippines d'expliquer que je dormais dans la même chambre qu'une fille sans coucher avec.

Jacques qui parlait encore plus mal Anglais que moi me demanda un matin, moins d'une semaine avant mon départ, de l'accompagner chez un avocat pour connaître la réglementation sur l'acquisition des terrains.

Au dernier étage d'un immeuble de Makati, les 2 secrétaires de l'homme de loi nous firent patienter en bavardant. Il est vrai que la-bas la curiosité envers les étrangers est normale et loin d'être impolie.

Ressortant du bureau de l'attorney on invita les 2 secrétaires à dîner pour les remercier et elles acceptèrent.

Apres un agréable repas, j'échangeais mon adresse avec  la plus jeune des 2 filles, Dhana et là ce fut le début d'une autre histoire mais l'heure était maintenant au départ et au retour vers les tours de la Défense.