Mars 2012 : Les travaux de maintenance de la maison etc.

Les Philippines sont vraiment un pays où les occidentaux doivent s'armer de patience ou bien rentrer chez eux. Fin novembre 2011, pour la nième fois, mon gros régulateur de tension d'origine japonaise tomba en panne me distribuant de temps à autre du 250-260 volts au grand désarroi de mes appareils électriques et électroniques. C'est souvent le bruit anormal du four à micro-ondes qui m'alerte le matin en décongelant mon pain du petit déjeuner. Je regarde avec mon voltmètre et il ne me reste plus qu'à courir fermer l'appareil et à me relier en direct ou presque car il y a quand même encore un transformateur en amont du régulateur.

Bref je signalai à nouveau le problème à la société Polaris chargée de s'occuper de mes problèmes électriques avant de rentrer en France fin novembre. Néanmoins l'appareil ne fut enlevé que le 24 février, veille de mon retour et ne me fut retourné que samedi dernier 31 mars.

(Dans le fond à droite, le local tecnique et le régulateur dedans à gauche en gris)

Entretemps le 12 mars j'avais fini par recevoir de Manille le processeur de mon home cinéma en SAV depuis le 30 novembre 2011.

Regarder un DVD en sirotant 1 ou plutôt 2 bières est mon principal loisir du soir avec la musique et la lecture. Quant à ma connexion Internet il ne faut même pas en parler tant elle est nulle voire inexistante par moment comme hier. Hélas en l'absence de mon régulateur, il me fallait attendre 20-21 heures pour avoir accès à mes loisirs car malgré mon transformateur, la tension descendait à 205-210 volts à l'heure de forte consommation vers 19 heures avant plus tard de remonter aux 220 volts du minimum requis.

(Ma pièce reservée et mon home cinéma)

J'ai un petit téléviseur dans le salon mais l'opérateur satellite ne diffuse plus la chaine française TV5 depuis des années. Moyennement passionné par les programmes locaux ou encore HBO et Star Movies, je ne regarde essentiellement que les infos du monde sur CNN ou mieux BBC World. Il est d'ailleurs notable de voir combien peu le France et la politique française en particulier n'intéressent les autres pays. Une exception récente toutefois fut les événements tragiques de Toulouse où CNN diffusait en boucle les mêmes images pendant des heures.

Enfin maintenant je peux profiter de mon home cinéma en attendant la prochaine panne du régulateur qui je le pense comporte un vice de fabrication et après six ans de mauvais services, il mériterait d'être changé. Seulement c'est un appareil cher gros comme une armoire basse et qui doit maintenant coûter dans les 2000 € pour les 30kw dont la maison a besoin.

Il est d'ailleurs amusant de constater combien les déficiences des services publics et des transports font vivre de monde dans ma région.

Pour le courant électrique le minimum nécessaire un transformateur puis il faut ajouter un régulateur général ou bien des petits individuels pour les appareils domestiques sensibles. En outre un groupe électrogène est pratiquement indispensable en raison des coupures fréquentes de courant surtout pour la lumière, le frigo et à fortiori le congélateur. En 2009 et 2010, il y avait parfois des coupures de trois heures tous les soirs à l'heure de pointe. J'ai même eu droit plusieurs fois à vingt quatre heures et le record a été trente six heures. Depuis 2011 ça va mieux mais pour raisons de maintenance il y eut encore une coupure de dix heures dimanche dernier.

Bon maintenant c'est le démarreur de mon groupe électrogène qui ne fonctionne plus mais heureusement il reste la corde pour le mettre en route comme une grosse tondeuse.

Pour l'eau et je m'arrêterai là, il y a dans chaque ville des magasins qui produisent et vendent de l'eau purifiée car le plus souvent celle du robinet n'est pas potable. Chez moi l'eau vient d'un nappe souterraine et tous les villageois en boivent pourtant je préfère encore acheter mon eau purifiée par crainte des microbes.

Pour revenir aux problèmes de la maison, elle est équipée de 2 fosses septiques, une de chaque côté et par 3 fois celle qui n'est que rarement sollicitée s'est retrouvée pleine ce qui est anormal. Toujours avant de partir fin novembre, j'en fis part à mon constructeur qui me promit de faire le nécessaire pendant mon absence.

Puis il y eut le typhon du 17 décembre et il n'envoya une équipe que début février.

Puis peu après mon retour ce fut le tour de la fosse septique principale de se trouver pleine. Le problème est qu'en bord de mer, le sous-sol est humide à faible profondeur et n'absorbe plus les liquides. Il fallut donc dans les 2 cas ajouter 18 mètres de tuyaux d'évacuation en pente douce et percés de trous comme une passoire dans leur partie inférieur pour un épandage lent. Il n'y a aucun danger pour l'environnement car l'écoulement se fait à environ 1.50 mètre de profondeur et s'arrête à 40 mètres du bord de mer et est à 50 mètres en aval du puits.

Ne rions pas car j'ai déjà vu une fosse septique à 3 mètres en amont du puits chez un Français de 80 ans assassiné depuis par des 'cambrioleurs'. Je ne connais pas l'issu de l'enquête mais sa concubine n'hérita pas de lui comme il le lui avait promis. Il y avait dans son testament, dit-on, une clause d'exclusion qui était sa mort violente.

Donc lors de son passage à la maison Jay, mon constructeur, avait aussi constaté qu'un poteau électrique allant du compteur à chez moi s'était pratiquement couché lors du typhon et que les fils étaient à portée de mains des enfants. Il promit donc d'y remédier après les travaux de la fosse septique. Malgré une relance dés mon retour rien n'était encore fait vers le 20 mars. En raison du danger potentiel, je décidai donc de faire appel en urgence à mon électricien qui vint deux jours après avec son équipe et un véhicule pour redresser le poteau mais sans ciment pour refaire la base. C'est mon gardien qui dût leur en donner.

Quel pays pourriez-vous me dire, mais en France après les grands froids de février, un tuyau d'eau du garage se mit à fuir à proximité du compteur électrique. J'appelai aussitôt un plombier à Us non loin de chez nous qui me promit de venir dans la journée et je l'attends encore.

Pendant mon absence mon gardien se rendit compte qu'un panneau en bois aggloméré dessous le lavabo de la salle de bain d'amis avait été attaqué par les termites. Il demanda au contremaitre de Jay de lui en procurer un autre et ce dernier lui fit remarquer que le traitement anti termites fait lors de la construction de la maison il y a près de sept ans, devait être renouvelé tous les trois ou quatre ans.

Je contactai donc une des deux sociétés spécialisées de la région. Pour la modique somme de 286 €, ils vinrent à 2 pendant deux jours gazer la maison et le terrain. Ils démontèrent aussi les prises de courant pour vérifier et pulvériser du produit à l'intérieur. C'est comme ça qu'ils constatèrent que 3 d'entre elles étaient déjà contaminées et le revêtement des fils attaqués par les gentilles petites bêtes.

La pulvérisation des produits chimiques fit crever un nombre impressionnant de petits lézards à l'intérieur de la maison et bien me croirez-vous, leur patron ne fournit aucun masque de protection à ses ouvriers qui se mettent simplement un T-shirt autour du nez et de la bouche pour se protéger. Ca n'a pas empêché le même patron de me réclamer son argent le lendemain de l'intervention et de me faire remarquer que je ne lui remettais que 15 700 pesos au lieu des 15 750 convenus.

On devrait lui envoyer quelques syndicalistes bien de chez nous à ce Monsieur ! Encore qu'ici les gens gênants, avocats, juges, journalistes, hommes d'affaire, syndicalistes etc. trouvent souvent une fin violente avec à quelques variantes près, le même modus operandi. Un motard casqué leur vide un chargeur de pistolet gros calibre dans le corps à bout portant et s'enfuit sans jamais être retrouvé. Coût de l'intervention pour le commanditaire, environ 200 €.

Bref en raison des dégâts sur des fils électriques, je fis à nouveau appel à la société Polaris pour venir faire une vérification générale de mes installations.

Deux techniciens arrivèrent donc le lundi 26 mars et 9 jours après sont toujours là.

Une grand partie de mes fils et lampes étaient à la masse, surtout en extérieur et nécessitent un remplacement. Sept ans après la construction, les responsables en sont les termites, les fourmis, l'humidité, l'air marin, la chaleur etc. et aussi une mauvaise qualité des matériels d'origine. Je pense que ma facture se montera à 30 000 pesos soit environ 550 €. Enfin les pauvres Philippins me diraient que tout ça n'est qu'un problème de riche.

(L'arrière et le devant de la maison. Il y a des fils électriques qui courent dans les murs du périmètre et le terrain fait près de 90 mètres de long)

Cela me donne l'occasion de vous parler de l'augmentation du coût de la vie dans ce beau pays et de la paupérisation relative des étrangers y vivant.

Notamment à Negros Oriental où je réside, ils sont surtout Anglo-saxons et germanophones. A quelques exceptions près, ils n'ont comme revenus qu'une pension de retraité ou un bien immobilier mis en location dans leurs pays ou encore comme beaucoup d'Américains avaient leur argent placé en actions ou en fonds de pension. Les vrais riches sont ici Philippins ou ailleurs dans le monde.

Depuis la fin de la construction de notre maison de Mag-abo fin septembre 2005, le prix du terrain a été multiplié au moins par 3 et celui de la construction par 2. C'est dire que ma femme et moi ne pourrions plus nous offrir aujourd'hui notre maison tropicale. Sa valeur marchande a été au minimum multipliée par 250%. Bon placement ? Pas si sûr car il faudrait encore trouver un acheteur. Pendant cette même période de temps l'inflation réelle locale a été à 2 chiffres et les principales devises étrangères dévaluées. C'est ainsi que le dollar américain est passé de 50-55 pesos à 42-43, la livre britannique de 90-100 à 60 et l'Euro de 70 voire 75 à 54-55. Seuls s'en sortent bien les Suisses, les Norvégiens et certaines monnaies asiatiques. C'est dire que le pouvoir d'achat pour beaucoup a diminué d'au moins 50% en six ans et d'aucuns ont préféré rentrer chez eux.

Il est fini le temps où les grosse voitures ou 4x4 appartenaient aux étrangers, où on ne voyait pratiquement qu'eux dans les restaurants ou sur les vols intérieurs. C'est maintenant le tour des Philippins et autres Asiatiques de monter leur richesse d'une manière ostentatoire. C'est certes tant mieux pour le pays mais ce serait oublier les pauvres toujours aussi nombreux et pour qui rien ne change hormis le nombre d'enfants à charge.

La semaine dernière je suis allé passer deux jours à Cebu City et comme mon arthrose aux genoux me faisait souffrir, je me suis rendu au Chong Hua Hospital sans doute un des meilleurs des Philippines. Il se trouvait que ce mercredi là les 3 rhumatologues étaient absents mais avant de repartir j'en profitai pour regarder les tarifs des chambres. En moyenne 100 € la chambre auxquels doivent s'ajouter les honoraires des médecins, anesthésistes et chirurgiens plus le prix des médicaments. Un rêve inaccessible pour la majorité des locaux.

A Dumaguete, une domestique bien payée et nourrie-logée gagne 55 € par mois. Moins bien lotie elle ne touchera que 40 € et ne mangera pas la même nourriture que ses patrons

En rentrant le jeudi 29 mars de Cebu, je me rendis sur le parking où j'avais confié mon Pajero à la garde de ces pauvres hères qui contre une petite pièce aident les clients à manœuvrer leurs véhicules. Ne voyant personne, je partis sans laisser le pourboire habituel au préposé. Ce n'est que deux jours plus tard que ce dernier me dit avoir été absent car il était aux obsèques d'un collègue d'une trentaine d'années décédé de la fièvre typhoïde. Je ne pense plus qu'on en meure aujourd'hui si on est bien soigné sauf à ne pas avoir d'argent pour se rendre à L'Hôpital même publique. C'est le défunt qui garda mon 4x4 lors de mon séjour à Leyte en septembre dernier.

Je n'eu guère beaucoup de temps en mars pour me promener d'autant qu'il y eut aussi la vidange et l'entretien du vieux Pajero et un peu de peinture laissée sur un rocher lors d'un demi-tour. Je fis quand même une promenade à Basay à 100 km au Sud de la maison, une ballade à Balanan Lake et Tombobo,

(Le Fantasea resort à Basay en pleine nature)

et bien sûr mes deux jours à Cebu la semaine dernière où j'en profitai pour visiter pour la première fois le Mactan Shrine qui est l'endroit que choisit l'explorateur Magellan pour se faire trucider par le guerrier Lapu Lapu qu'il avait eu le malheur de sous-estimer.