Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Cette anecdote vient de m'être racontée par Jean-Paul qui revient de Leyte où il n'a pas pu se rendre à l'endroit souhaité en raison des pluies et des glissements de terrain.

Donc il était dans un bus à destination du sud de Leyte quand le véhicule s'arrêta en raison d''un passage infranchissable.

(Sans doute une route et des gens comme cela) (Photos prises pendant mon tour de Negros en janvier 2008)

A ses côtes, il y avait une passagère avec qui il sympathisa tant il est vrai que les philippins adorent converser, tout comme lui d'ailleurs. Elle s'appelait Chona, avait 37 ans et était  mère célibataire d'une petite fille de 5ans.

Les passagers descendirent en attendant qu'une décision fût prise par le chauffeur. Il y avait là quelques habitations misérables avec une ribambelle d'enfants en guenille. Chona s'approcha d'eux et engagea la conversation. Elle revint ensuite vers Jean-Paul et lui demanda s'il pouvait lui donner un peu d'argent. Il lui offrit quelques petites coupures qu'elle distribua ensuite aux petits enfants.

Le bus fit demi-tour pour revenir vers son point de départ tant les nouvelles sur l'état de la route étaient alarmantes.

Quand il redémarra, Jean-Paul vit Chona qui 'essuyait ses yeux larmoyants. Il lui demanda ce qu'il se passait. Elle lui répondit qu'elle pleurait sur le sort de ces pauvres gens car selon elle, les enfants n'avaient que des loques sur le dos et n'avaient même pas de riz à manger, seulement une infâme bouillie.

Elle lui dit être née à la campagne, ses parents étaient pauvres mais avaient quand même un cochon, quelques volailles et un petit lopin de terre à cultiver.

Aujourd'hui le père de sa fille lui alloue une mensualité d'environ 100 € ce qui en pouvoir d'achat équivaut à environ 300 € chez nous. Pas une fortune n'est-ce pas ? Et pourtant elle pleurait sur plus pauvre qu'elle.

Alors que devrait faire le riches dans ce pays où le taux de croissance frôle le 8% et où les plus pauvres restent sur le bas côté de la route ?

Merci Chona pour cette leçon de compassion !