Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Aux Philippines c'est maintenant les grandes vacances pour les écoliers et étudiants et les classes reprendront début juin. Néanmoins il me fallait aller à Cebu et je dois avouer qu'avec la température estivale  là-bas, il m'en coute de plus en plus de quitter mon bord de mer. Enfin je ne dois pas me plaindre car il fait en ce moment une chaleur sèche assez facile à supporter surtout après l'hiver polaire passé en France. 

Donc me voici en route pour Cebu et comme je n'ai plus de place pour garer mon véhicule en ville, le voyage commence donc à 6 heures du matin avec d'abord 800 mètres à pieds puis 40 minutes de bus ou jeepney, 20 minutes de tricycle, 20 minutes de bateau et pour finir 3 heures de bus. Il me faut donc en tout 5 à 6 heures de chez moi à l'hôtel pour environ 150 kilomètres.

Les bus sont confortables et climatisés avec même TV et musique à bord et il n'en coute que 3 €. Dommage que certains chauffeurs conduisent comme des fous mettant tout le monde en danger et que lorsque les places assises sont toutes occupées, ils mettent de tabourets dans l'allée centrale pour ajouter des passagers au mépris de toutes les règles de sécurité. Il est vrai que la vie ne vaut pas grand chose dans ce beau pays. Un piéton tué sur la route en coute 50 000 pesos aux assurances (600 €) tandis qu'un blessé revient plus cher en frais d'hospitalisation. Alors une rumeur a longtemps couru comme quoi les chauffeurs avaient pour consigne d'achever le blessé en repassant dessus. Je n'ose pas croire que ce soit vrai.

Donc après avoir pris possession de ma chambre au NS Royal Pensione (15 € la nuit, petit déjeuner compris), vers midi j'étais attablé dans mon restaurant Thaïlandais favori au Centre commercial SM et j'avais l'après-midi pour faire mes courses.

(NS Royal Pensione et une chambre standard)

http://www.cebu-ph.com/hotels/NS%20ROYAL%20PENSIONE%20CEBU%20PHILIPPINES%20

ASIA.htm

Il y en a maintenant d'autres mais SM et Ayala Center étaient les plus grands centres commerciaux de Cebu. Les Philippins aiment y flâner et y prendre le frais en cette période de canicule. On y trouve tous les magasins de luxe et on pourrait se croire en Europe ou aux USA. 

(Centre commercial SM)

Seulement la ressemblance s'arrête à l'intérieur car dehors dans certains quartiers pas très éloignés, c'est la plus grande misère qui s'affiche au travers des taudis où s'entasse tout un peuple dans une chaleur étouffante en compagnie des rats, des moustiques et des cafards. Je pense que pour nous Français, il faudrait revenir aux années 50 et aux bidonvilles de Nanterre pour avoir une petite idée de l'écart immense qui existe ici entre les nantis et les plus démunis. Et quoiqu'en dise Charles Aznavour dans une chanson que j'aime par ailleurs beaucoup, la misère n'est pas plus facile au soleil. Ici pas de soins hospitaliers ni de couverture universelle pour les malades. Pas de resto du Cœur ou  de soupe populaire pour les affamés. Il reste la prière pour les croyants, les plus nombreux, et la délinquance, la drogue et la prostitution pour les autres.

Aussi n'est-il pas surprenant de voir qu'à SM certains messieurs seuls aient choisi de s'attabler, en particulier à 'French Bakery' (Boulangerie Française, quelle ironie !)En attendant de s'y faire draguer par des demoiselles charmantes, professionnelles ou pas, qui proposeront leur corps contre de l'argent.  On y verra parfois se former des couples de vieux Américains ou Européens laids et adipeux mais 'riches' et de pauvres jeunes filles jolie, gracieuses et, minces à la recherche d'un peu d'argent pour leur famille, leur bébé , leurs besoins ou…..leurs vices. La prostitution est aussi vieille que le monde et il ne faut pas non plus tomber dans la caricature et l'angélisme.

Donc une fois mes courses terminées je rentrai à l'hôtel pour me reposer. Je dinai un plus tard en face dans un restaurant Philippin en plein air et je passai une bonne nuit de sommeil.

Le lendemain Jeudi, je passai une grand partie de la journée à chercher des systèmes d'alarme pour ma maison et le moins qu'on puisse dire c'est que les spécialistes ne courent pas les rues. A la réflexion c'est un peu logique car les prix y sont aussi chers voire plus qu'en France donc souvent supérieurs à la valeur des biens à protéger dans la majorité des habitations.

J'allais d'abord dans Colon street dans le Cebu historique pour ensuite revenir vers Osmena boulevard dans la nouvelle ville. 

(Colon Street)

(Le boulevard Osmena et dans le fond la place Fuente Osmena)

L'après-midi, la dernière adresse était proche d'Ayala Center aussi j'en profitai pour y faire un tour et quelques photos avant de retourner à NS Royal Pensione, manger et me coucher, déjà fatigué pat la grande ville.

Vendredi matin,  mon réveil sonnait à 5 heures et à 6 heures j'étais dans le bus en direction de Dumaguete et heureux de rentrer.

A propos, Dumaguete aussi appelée, the city of the gentle people,  (la ville des gens gentils), était en passe de battre en 2008 des records nationaux de criminalité. Sans doute en raison d'une police prise de court par l'arrivée de toute une population d'indésirables attirée par l'argent facile du boom économique local. Par voie de conséquence on dit que des comités de citoyens, aussi appelés 'Vigilante' ont été crées et depuis quelques semaines de nombreuses personnes sont exécutées avec pour particularité commune d'être des malfaisants notoires au casier judiciaire chargé. Qu'en penser ? Je laisse chacun se faire son propre jugement mais ici ça ne fait pas pleurer les foules.