Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Première partie :

(Voir la carte des Philippines)

J'y pensais déjà depuis un moment mais maintenant c'était décidé, ma prochaine destination serait l'île de Leyte. Je comptais en faire le tour et avec une incursion dans l'île de Samar au nord, séparée par les 2 kilomètres du détroit de San Juanico et aussi dans l'île de Biliran, aussi  au nord mais plus à l'est.

Leyte située à l'est de l'archipel des Visayas, peuplée par environs 2 millions d'habitants, fait au maximum 180 km du Nord au Sud et 65 km d'Ouest en Est. L'île s'ouvre dans sa partie Orientale sur la mer des Philippines et sur l'océan Pacifique où se trouve la fosse des philippines qui descend jusqu'à 10 540 mètres dans sa plus grande profondeur et a une longueur de 1320 km sur 30 km de large.

Cette île est connue à plus d'un titre, par les événements de la deuxième guerre mondiale, par sa fille la plus célèbre, Imelda Marcos,  par des désastres naturels  mais aussi pour moi, parce que c'est dans le Sud que la famille de ma femme trouve ses origines.

Le 11 mai je quittais donc la maison à 5h45 du matin et je commençais mon périple muni de mon bagage à main et sur l'épaule, de mon sac photo de 7 kg. Ce furent d'abord 10 mn de marche à pied puis 40 mn de jeepney (20 pesos), 20 mn de tricycle (80 pesos), 20 mn de bateau (52 pesos) et enfin 3h15 de bus (175 pesos) avant d'arriver à Cebu city.

(Le bateau de Sibulan à Liloan)

(Le bus air-conditionné pour Cebu city)

Là je fis une pause de quatre heures, le temps de me rendre au centre commercial SM, d'y manger dans mon restaurant Thaï favori et de me faire avaler ma carte de crédit par un distributeur automatique malveillant.

(Le restaurant Thaï)

S'en suivit alors une épreuve de force et de persuasion avec la banque BDO (Banco de Oro) pour qu'ils me restituent mon bout de plastique avant le départ de ma vedette rapide  à 16h40 à destination d'Ormoc. (480 pesos avec ma réduction Senior de 20% soit 8 €). 

Tout finit par s'arranger avec le sourire, le mien plutôt crispé, et après 2h20 de traversée,  j'arrivais à Ormoc de nuit et sous la pluie. Je pris une chambre dans un des plus vieux hôtels de la ville, le Don Felipe hôtel idéalement situé avec en face le port à tout de suite à sa droite la gare routière. Il m'en coûta pour la nuit 980 pesos soit environ 16 €.

(Le Don Felipe hôtel)

(Les environs de l'hôtel)

Située sur la partie occidentale de Leyte, Ormoc a une population d'environ 180 000 habitants est une ville relativement opulente en partie grâce à l'énergie géothermique.

On ne peut pas parler d'Ormoc sans mentionner la tragédie de novembre 1991 où la tempête tropicale Thelma, aidée par la déforestation sauvage,  provoqua des inondations et des glissements de terrain qui firent plus de 6000 victimes dans la ville même.

Le lendemain 12 mai, je pris le bus à destination de Tacloban où j'arrivais vers midi après trois heures de route (120 pesos/2 €)). Ici pas de bus climatisés mais les bons vieux bus locaux, souvent sans fenêtres, avec peu de place pour mes longues jambes et toujours bondés. 

(Un bus local à Ormoc, les miens n'avaient pas de passagers sur le toit)

Avec une population d'environ 220 000 habitants, Tacloban est la capitale de Leyte et s'enorgueillit d'un des niveaux de pauvreté les faibles des Philippines en raison d'une économie florissante due à ses multiples entreprises souvent à capitaux asiatiques.

Je fis trois hôtels avant de trouver une chambre dans l'excellente petite

pension, Luxury Suite, au 3^e étage d'un immeuble. La chambre coûtait 750 pesos la nuit soit environ 12 € avec le seul léger inconvénient de ne pas avoir de restaurant pour le petit déjeuner. 

(Chambre de Luxury Suite Pension)

L'après-midi était pluvieuse aussi après avoir mangé dans un fastfood d'un hamburger-frites arrosé de Coca Cola et y avoir survécu (lol), je me contentais de visiter sous les nuages le Leyte Park Resort. Je me réservais pour le lendemain en espérant que le soleil serait au rendez-vous.

Le lendemain le soleil était bien là et je pris mon petit déjeuner dans un hôtel voisin, l'hôtel Angelo qui lui aussi était plein. Ensuite je me mis à la recherche d'un véhicule typiquement local et.qui sillonnent le rues de Tacloban, un Spider, afin de le louer pour la journée avec chauffeur.

Il me fallut attendre 30 minutes et je finis par en trouver un pour 1200 pesos la journée (20 €) auquel il me fallut ajouter plus tard 300 pesos car le chauffeur n'avait pas de permis pour sortir de la ville.

Je commençais donc ma journée par la visite du Santo Niño Shrine qui est un des 29 palais construit par l'ancien président Marcos pour sa femme Imelda originaire de la région et ancienne Miss Leyte.

(La Chapelle)

Une chapelle domine le rez-de-chaussée avec l'image de l'enfant Jésus comme point central. Sur le côté et surélevées de 3 marches, se situent les 13 chambres d'hôtes, chacune avec des motifs différents représentant les différentes régions du pays. Au deuxième étage se trouve une grande salle de bal ainsi que les quartiers privés de l'ancienne famille présidentielle.

(La salle de bal)

(La salle à manger)

La luxueuse salle de bain d'Imelda est plus grande que beaucoup de maisons philippines et le palais est rempli d'antiquités, de  céramiques et de poteries en provenance du monde entier.

(Meubles et vases précieux)

Les chambres d'amis sont toutes dans un style différent pour chaque une photo dédicacée de l'ancien dictateur ainsi qu'un diorama e son épouse dispensant la charité d'une manière ou d'une autre.

(Chambre d'amis)

(Diorama montrant Imelda dispensant la charité)

Il est à noter que Mme Marcos ne séjourna dans son palais qu'une seule fois.

Avant de me rendre à Palo Beach situé à quelques kilomètres et où le Général Douglas Mac Arthur et son état-major débarquèrent, le 20 octobre 1944,  nous rendîmes avec le chauffeur au LTO (Bureau des transports terrestres) afin d'obtenir l'autorisation de sortie de ville de son véhicule.

(Le Spider)

Il était déjà midi et en attendant la réouverture des bureaux, il m'emmena manger dans un très bon restaurant de fruits de mer à clientèle en majorité philippines et où pourtant j'eus l'heureuse surprise de voir à défaut de boire, de nombreux petits vins de pays français.

Après manger, et avec un peu de patience et 300 pesos, nous eûmes enfin l'autorisation pour aller rendre visite au vieux Douglas.

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