Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Le typhon Bopha, appelé ici Pablo, est passé chez nous mardi 4 décembre à partir de 15 heures avec un indice de force 2-3 sur une échelle de 5, 5 étant le maximum. J'ai cru la fin du monde arrivée et même mes deux chiens étaient paniqués n'ajoutant pas à ma sérénité d'autant que l'électricité et le téléphone étaient coupés. Je ne savais pas encore faire partie des veinards car au plus fort du typhon, la marée était basse avec un faible coefficient donc la mer n'est pas entrée sur notre terrain malgré d'énormes vagues dignes d'une tempête bretonne. Par ailleurs à partir de 10 km au Nord de la maison et jusqu'à Dumaguete c'était la désolation. Des arbres arrachés, des branches partout et de poteaux et des fils électriques par terre et jusqu'au milieu de la route.

(Les poteaux et les lignes électriques arrachés)

En ville, à part les acacias, tous les arbres du boulevard étaient à terre et de nombreuses toitures envolées.

(Les arbres du front de mer à terre)

Pire encore le terminal des bateaux pour Siquijor qui est une espèce de ponton flottant que je connais depuis 2001, avait rompu ses amarres et était venu percuter la digue du boulevard. Un vrai spectacle catastrophe.

(Le terminal flottant a rompu ses amarres et enfoncé la digue)

Dumaguete a été privée d'électricité pendant plus de deux jours et chez moi la coupure a duré quarante deux heures. Pendant la tempête, un peu d'eau s'est infiltrée par les gouttières des fenêtres coulissantes mais j'ai pu rapidement éponger. Malgré tout quelle chance !

(Un manguier tombé a coupé la route)

En règle générale les dépressions qui touchent le Philippines viennent du Nord-est et par conséquent Dumaguete n'est jamais touchée puisque Negros est protégé par de nombreuses autres îles à l'Est. Hors c'est la deuxième fois en un an que deux typhons nous arrivent du Sud-est. Le précédent avait fait de nombreuses victimes surtout à Mindanao mais cette fois ci l'alerte avait été donnée très tôt donc il devrait être moins meurtrier. Néanmoins aux dernières nouvelles, il aurait fait plus de 500 victimes. Les médias rendent responsable le réchauffement climatique qui pousserait maintenant les dépressions plus aux Sud vers des régions non habituées et non préparées.

Avant 2011, mon gardien n'avait jamais connu ici qu'un seul typhon de force 1, le plus faible et il a presque 50 ans.

Il convient de remarquer que face aux calamités naturelles, les Philippins restent d'un calme à toute épreuve et conservent le sourire mais ont-ils d'autres choix ?

(Une bananeraie dévastée)