Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

Ma plus belle histoire d’amour c'est vous. (Chanson de Barbara. 1966)

Pour sortir un peu de mes chroniques habituelles de voyage j'ai eu envie de parler d'idylles et en particulier de ceux venus de l'Ouest chercher l'âme sœur aux Philippines.


Love is a Many-Splendored Thing:

 

Il s'agit du titre d'un film de 1955 avec William Holden et Jennifer Jones dont l'action se situe à Hong Kong et qui est l'histoire d'amour entre un reporter américain et une doctoresse eurasienne pendant la guerre  de Corée.

Ce long- métrage dramatique s'est inspiré du roman autobiographique de Han Suyin de 1952, A Many-Splendoured Thing.

C'est aussi le titre de la musique et de la chanson du film mais c'est avant tout un souvenir fort de mon enfance car  j'avais 11 ans lorsque je vis la projection et entendis la musique au cinéma 'Olympia' de la Madeleine-lez-Lille pour la première fois à moins que ce ne fut 'le Royal'.

Aujourd'hui encore à plus de 65 ans elle reste une de mes chansons préférées et celle que je chante en premier dans un karaoké. Cependant si j'adore cette mélodie, pour moi les 2 plus belles chansons d'amour jamais chantées sont dans l'ordre chronologique, 'L'hymne à l'amour' écrite et interprétée par Edith Piaf en 1949 sur une musique de Marguerite Monnot, puis 'Ne me quitte pas' composée, écrite et interprétée par Jacques Brel en 1959.

Samedi dernier je mangeais une des meilleures pizzas de Dumaguete au restaurant Lab-as et un pianiste jouait en sourdine lorsque soudain les premières notes de cette mélodie m'arrivèrent aux oreilles. Je posai ma fourchette et j'écoutai presque religieusement pendant que tant mes souvenirs remontaient à la surface.

La musique dont je me passe difficilement, est merveilleuse car il y en a toujours une pour chaque état d'âme ou pour s'associer aux grands événements de la vie.

 

(Le pianiste du restaurant Lab-as)

 

Mon premier amour s'appelait Muriel, elle était vendeuse et j'étais ouvrier  à la boulangerie du P'tit Quinquin à Lille, rue des Arts. Elle avait 17 ans et j'en avais 18 et j'avais déjà été présenté à ses parents. A 19 ans, je partis faire mon service militaire puis ses lettres se firent de plus en plus rares jusqu'à ce que la rupture soit consommée.

Ce fut mon premier chagrin d'amour et cette musique trottait dans ma tête quand je versai mes larmes en apprenant la nouvelle alors que j'étais à Nouméa.

 

(Le Marsouin de 2e classe en bas à gauche, c'est moi à 20 ans pendant mon service militaire en Nouvelle Calédonie en 1965)

 

Sans cette rupture ma vie eut été complètement différente, sans doute me serais-je marié 20 -21 ans en rentrant de l'armée, nous aurions eu des enfants sans tarder, nous serions restés dans le Nord de la France et avec un peu de chance et beaucoup de travail, nous serions devenus propriétaires de notre propre commerce.

Au lieu de cela après un séjour au Canada, je changeai de métier, retournai aux études et me mariai à 35 ans.

Entre temps j'eus un deuxième amour qui se termina encore une fois mal pour moi. Elle s'appelait Martine, était de Cannes et notre aventure prit fin à son initiative et cette fois c'est la chanson 'Don't cry for me Argentina' qui accompagna mon chagrin.

 

(Martine pendant le festival de Cannes 1976)

 

Aujourd'hui je n'ai aucun regret, au contraire mais dans le fond j'ai conservé une âme de midinette et suis toujours prêt à y aller de ma larme lorsque quelque chose ou quelqu'un m'émeut. Un film, un livre, une œuvre d'art, un paysage ou bien encore une musique ou une chanson.

 

Aux Philippines, le romantisme reste de mise et il n'y a pas encore si longtemps les amoureux donnaient la sérénade à leurs belles, c'est le pays des histoires d'amour où des hommes venus des pays occidentaux et meurtris par la vie, viennent chercher une deuxième chance voire une dernière.

Il ne faut pas non plus tomber dans l'angélisme, car j'ai quand même du mal à croire au coup de foudre entre la belle fille de 20-25 ans et un sexagénaire ou septuagénaire même en bon état. S'il est bien un fait que j'ai pu constater, c'est que rarement une jeune et belle célibataire, de bonne famille et éduquée, ne s'amourachera d'un vieil étranger bedonnant et chauve. Cette jeune patricienne choisira un homme jeune de sa condition et laissera cette bouée de sauvetage aux mères sans mari, aux femmes séparées, et autres filles sans argent ni diplômes et voulant aider leurs famille.

Pour ce faire elles n'hésiteront pas à épouser un homme plus vieux ce qui est loin d'être aussi mal vu par la société Philippines que cela ne l'est dans les pays Occidentaux.

Ce n'est sans doute pas la folle passion lorsqu'elles marient quelqu'un de beaucoup plus âgé quoique dans certains cas une réelle relation amoureuse s'ensuivra.Sans être forcement des aventurières avides d'argent, elles se montrent tout simplement pragmatiques. Il a plus à leur offrir qu'une bosse dans son pantalon et elles trouveront auprès de lui respect, dignité, sécurité et stabilité économique. Quant à eux, ils seront heureux d'avoir à leurs cotés une femme plus jeune et pleine de vitalité pour leur tenir compagnie et réchauffer leur lit. Du fait de leur âge, elles pensent aussi pouvoir mieux les 'contrôler' sexuellement et ainsi éviter un mari infidèle si nombreux aux Philippines où le divorce est quasi impossible à obtenir.

Par ailleurs une étude du service de l'immigration US a démontré que les Américains qui épousaient une femme asiatique avaient un taux de réussite de 80% contre 50% avec des Américaines d'origine, alors…

Certes pas plus ces jeunes dames que ces vieux messieurs ne sont tous sans reproches.

Honneur aux dames,  ici elles pensent souvent que le fait d'être étranger est synonyme d'argent  inépuisable et confondent volontiers leur compagnon avec un distributeur de billets. Il ne leur vient pas à l'esprit que beaucoup ne sont que de petits retraités avec de faibles revenus. Mesdames, les vrais riches ne sont pas aux Philippines mais en Floride, à Saint Barthélemy, sur la Côte d'Azur, sur la Costa Brava, aux Seychelles ou ailleurs. Par ailleurs cet état de fait enfin admis, il ne vous est pas non plus nécessaire pour vous consoler de prendre un jeune amant Philippin qui n'aura pas besoin de Viagra pour être en mesure de vous satisfaire.

Et puis il y a les Messieurs, les 'foreigners' (étrangers) comme ils sont communément appelés aux Philippines et qui souvent d'un âge certain sont supposés apporter confort et sécurité à leur âme sœur. A Dumaguete ils sont essentiellement Américains et Allemands puis viennent ensuite les autres, Anglophones et Germanophones. En queue de peloton, il y a les Norvégiens,  Français, Belges, Italiens, Espagnols etc.… Sans oublier les riches de l'Asie que sont les Japonais et les Coréens.

Certes beaucoup d'entre eux sont des hommes honnêtes souvent séparés ou divorcés à la recherche d'une nouvelle vie. On peut les qualifier de 'Sugar daddy', en Français 'vieux protecteur ou papa gâteau'. Ils s'installeront aux Philippines ou bien encore rentreront avec leur compagne dans leurs pays respectifs.

Puis il y a les autres car tous ne sont pas des types biens, tant s'en faut.

Il y a d'abord les les truqueurs et le menteurs prêts à tout pour coucher avec le plus grand nombre possible de filles crédules pendant leurs deux ou trois semaines de vacances. Souvent Américains, ils donneront même des notes à leurs partenaires en fonction de leurs performances sexuelles.
Ensuite les DOM 'Dirty Old Men' en Français 'Vieux cochons' venus « acheter » de la chair fraiche et même très fraiche dans certains cas. Je pense qu'aujourd'hui encore une virginité doit se vendre à Manille ou à Cebu autour de 5 à 600 € dont seule une petite partie ira à la fille. Les amateurs sont souvent, entre autres, Japonais. Le plaisir dans la douleur n'est pas l'apanage du Marquis de Sade qui doit avoir son pendant Nippon.

Enfin et la liste n'est pas exhaustive, il y a encore les faibles et le lâches qui profitent du pouvoir que leur confère l'argent pour exercer sur leur épouse une autorité abusive voire violente. Leurs femmes n'ont ni accès au compte en banque, ni carte de crédit, pas de permis de conduire ou moyen de locomotion et dépendent pour leurs besoins du bon vouloir du Monsieur qui le cas échéant  n'hésitera pas en plus à les tromper ouvertement.

Après dix années passées à Dumaguete, je me suis ainsi amusé en ce qui concerne leurs rapports avec les femmes à attribuer un qualificatif ou une définition à certains groupes ethniques venus d'ailleurs.

 

A prendre sur le ton de la plaisanterie évidemment !

 

 

Les Américains, de loin les plus nombreux. Ils sont aussi diverses que leur grand pays, on y trouve des gens très intéressants mais aussi beaucoup des rednecks (péquenauds). L'évènement culturel le plus important de Dumaguete en 2009 a été pour ces derniers, l'ouverture d'un restaurant Mac Donald's. Ils ont tous en commun la haine de leurs ex-femmes sans doute due à l'importance des pensions alimentaires versées. Un bon point pour eux, ils sont plutôt moins alcooliques que les Européens et Australiens.

Les Allemands et autres tribus Teutonnes, les deuxièmes en nombre. Ils sont autoritaires avec leurs épouses et ceux de ma génération ne sont pas encore débarrassés des relents d'un racisme hérité de leurs pères.

Les Suisses. Qu'ils soient germanophones ou francophones, ils sont radins.

Les Australiens. Ils sont rudes mais braves lorsqu'ils ne sont pas saouls.

Les Norvégiens. Ce sont des gens tournés vers la mer qui fuient leurs  hivers sans fin. Ils sont plutôt convenables et lorsqu'ils se saoulent, le font en toute tranquillité. Ils sont aussi sectaires que les Français mais parlent beaucoup mieux l'Anglais

Les Français. Selon les locaux, ils sont plutôt décents et romantiques mais aussi un peu radins et ne peuvent s'empêcher de hausser le ton lorsqu'ils abordent des sujets politiques. Est-ce pour pallier la taille de leurs zizis qu'ils ont d'aussi grandes gueules? je ne le pense pas car les Américains disent d'eux 'French are pricks' soit dans la langue de Molière, 'les Français sont des bites'. Les autres étrangers disent aussi qu'ils sont snobs et prétentieux.

Les Japonais. Ils se sentent encore un peu coupables des atrocités commises aux Philippines durant la seconde guerre mondiale. Un peu machos, ils aiment aussi certains jeux érotiques comme le bondage, la soumission etc. D'après certaines filles, la petite taille de leur pénis est compensée par l'épaisseur de leur portefeuille.

Les Coréens. On les dit hautains et méprisants envers les Philippins.

Les Iraniens. A Dumaguete,  ils sont le plus souvent étudiants et leurs camarades de classe les dépeignent comme arrogants et sales. D'aucuns épousent une Philippine pour ne pas rentrer au paradis de mollahs. Cependant et sans tomber dans des clichés islamophobes, bon courage à celles de leurs femmes qui les suivront en Perse.

Les Philippins-Chinois. Ils sont établis depuis une ou deux générations aux Philippines où ils possèdent de nombreuses entreprises, commerces et banques, ils sont travailleurs et économes et se reproduisent le plus souvent entre eux. On a aussi l'impression qu'ils atteignent l'orgasme chaque fois qu'ils ouvrent leur tiroir-caisse.

Les Philippins. A tout seigneur tout honneur. Ils disent d'eux-mêmes avoir pris ce qu'il y avait de plus mauvais chez leurs ex-colonisateurs Espagnols et Américains. Les maris sont considérés par leurs épouses comme irresponsables, buveurs, joueurs et coureurs. Ne dit-on pas que lorsqu'on donne 1000 pesos à un Philippin il en dépensera 1500 et qu'un Chinois par contre en épargnera 500.

Les Philippins sont encore nombreux à ignorer l'usage du préservatif et chaque fois qu'ils mettent leur dulcinée enceinte, la nuit derrière un cocotier, ils prennent leurs responsabilités en prenant la fuite et laissant ainsi une fille-mère de plus à la recherche d'un mari étranger.  

 

Bon j'arrête là mes élucubrations mais encore une dernière chose. Quels sont parmi eux les hommes le plus virils ? Et bien à les entendre individuellement, ils le sont TOUS quelque soit leur âge et leur nationalité! Bravo Messieurs et merci aux vendeurs de Viagra chinois contrefait du Boulevard.


 

Maintenant pour terminer voici quelques histoires gentillettes de couples heureux qui ont trouvé le bonheur dans ce beau pays.

 

En premier lieu c'est d'abord ce Norvégien qui était à Dumaguete dans le même hôtel que moi. Le pauvre était lourdement handicapé physiquement bien que n'ayant pas plus de la trentaine. Pour se le représenter  il faut penser à Quasimodo joué par Antony Quinn dans 'Notre Dame de Paris'. Enfin mon Norvégien était quand même moins atteint et son corps meurtri abritait, à mon avis, une intelligence supérieure à la moyenne. Combien la nature peut être cruelle !

Un jour il vint s'assoir à ma table dans le restaurant en face l'hôtel et me présenta sa fiancée. Elle venait de Bayawan dans la montagne à 100 kilomètres de là, devait avoir 23-25 ans et à défaut d'être vraiment belle, était néanmoins mignonne.

Je le revis plusieurs fois et il finit par me confier qu'entre eux deux, c'était de l'amour à l'état pur.  Je me gardai bien de sourire car je respectais ses sentiments et j'avais raison. Aujourd'hui, cinq ans après, ils sont toujours ensembles et mariés.

 

La deuxième histoire est celle de Rémy. et de Marylin. A 65 ans Rémy n'avait jamais été marié et avait roulé sa bosse dans le monde entier jusqu'à ce qu'un Anglais, qui récitait des textes de JP Sartres en version originale, lui présenta sa bonne âgée de la trentaine qui venait de la campagne.

Ils convolèrent en justes noces et il fut père pour la première fois à 67 ans d'un beau petit garçon dont je suis un des parrains. Hélas il perdit la vie par noyade peu de temps après alors que, ironie du sort, c'est en toute logique l'alcool qui aurait dû le tuer et pas l'eau de mer. Aujourd'hui sa veuve vit à Paris avec son fils et gagne sa vie en faisant des ménages. Une femme bien dois-je ajouter.

 

 

(Rémy, huit jours avant sa mort accidentelle)

 

La troisième c'est celle de Roland qui a maintenant 77 ans et habite au sommet d'une colline avec 250 marches à grimper avant d'accéder à sa maison. Retraité de la SNCF, il mit dix ans à construire son bateau et bourlingua sur les mers du globe pendant sept ans, sans il faut le préciser, parler un mot d'Anglais.

Lors de son périple, il s'arrêta dans la baie de Tombobo aux Philippines pour réparer une avarie et n'en repartit plus après avoir rencontré Annabelle, maintenant sa femme à qui il préféra apprendre le Français pour communiquer. Il vient juste de vendre son catamaran à un Australien mais est déjà en train de reconstruire une embarcation de style local. 

 

(Roland, le vieux loup de mer de 77 ans)


La baie de Tombobo a fait encore d'autres victimes, Claude le navigateur Belge qui rencontra Birgitt et n'a pas remis les pieds en Belgique depuis plus de vingt ans et tout récemment Christophe qui arrivait de Nouvelle Calédonie et devait repartir vers le Maldives et La Réunion et qui maintenant se pose des questions.

 

(Claude, sa femme Brigitt et leurs 2 enfants)

 

 

Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire? elle au printemps lui en hiver... (Paroles d'une chanson de Serge Reggiani).


Parmi mes amis il y a ceux pour qui la différence d'âge ne semble pas être un obstacle.  En tout cas ils affichent ouvertement leur bonheur et c'est tout ce qui compte.

 

(Michel et Cecile, 70 et 48 ans)

(Virgie et Léon, 30 et 73 ans)

,

(Rosalyn et Sam, 31 et 76 ans)

 

Puis il y a les couples fondés depuis plus longtemps ici aux Philippines, Charly et Marichu avec 17 ans de mariage, Angelo, l'ami Italien, et Elma 17 ou 18 ans de mariage, Eva et Gérard, Raymond et Rovie, Paul, l'Allemand et sa Frida, Patrick et Debbie, Philippe et Joy etc.


(Elma et Angelo)

(Charly, Marichu et leur fils Joël)

 

En France parmi les couples Franco-Philippins qui durent il y a aussi Susan et François, Marissa et Jérôme, Nida et Jano, Carolyn et Jean-François, Perla et Emile etc.

 

Mais quelle est la plus belle histoire d'amour me direz-vous ? Bien évidemment il s'agit de celle de Dhana mon épouse et moi-même qui commença il y a plus de trente ans et qui continuera après nous à travers nos enfants puis nos petits enfants.

 

(Dhana et moi pendant notre lune de miel à Baguio en janvier 1981)

 

N'est-il pas vrai que 'Love is a Many-Splendored Thing'?


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16/09/2010
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