Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

Du 18 mars au 21 avril 2014 :

Après un vol sans histoire sur Cathay Pacific, j’arrivai le 18 mars à 11h20 à l’aéroport de Manille où m’attendait le van de service de la paroisse dont s’occupe ma belle-sœur pour ensuite me conduire à son petit appartement de fonction.

Le temps de déposer mes bagages et j’étais reparti vers le quartier d’Ermita pour y convertir mes euros en pesos chez mon changeur habituel et ensuite les mettre en sureté à ma banque. Il y a néanmoins un minimum de précaution à prendre lorsque l’on change de l’argent. D’abord s’assurer du bon taux de change du jour en s’enquérant dans plusieurs officines. Le meilleur taux s’obtient toujours pendant les heures d’ouverture des banques et du lundi au vendredi car en dehors de ça les changeurs prennent une marge supplémentaire par mesure de précaution.

Ensuite il faut sélectionner une boutique de confiance. Mon changeur a gagné la mienne il y a quelques années lorsqu’il m’a rappelé alors que je partais en oubliant une petite partie de mon argent.

Une fois la transaction achevée, un employé appelle un taxi et je ne sors que pour monter dans le véhicule qui m’arrête 500 mètres plus loin devant l’entrée de la banque où un garde armé m’ouvre la porte.

C’est beaucoup de précautions pourrait-on dire mais ce jour même dans l’après-midi du 18 mars dans Mabini street et alors que j’étais dans le taxi, des gangsters avaient utilisé une voiture comme bélier pour défoncer la boutique d’un money changeur et ce juste à côté de la banque BPI protégée par des gardes armés de fusils à pompe.

Autre particularité des money changers de Manille, beaucoup sont des Musulmans et ce sont les plus honnêtes à mon avis.

Les deux jours suivants, je m’étais fixé comme objectif de visiter des concessionnaires automobiles dans le but de remplacer mon vieux Mitsubishi Pajero âgé de 19 ans et que je possédais depuis 10 ans. Les véhicules que j’avais sélectionnés sont en effet 1200 à 1500 € moins chers à Manille qu’en province et même transport déduit il reste encore un gain d’environ 1000 €. Et puis à défaut de l’acquérir à Manille, cela pouvait aussi me servir dans une négociation à Dumaguete.

Le modèle qui avait ma préférence pour un budget donné était le Mitsubishi Montero Sport GLS V, 4x4 avec boite manuelle à 5 rapports. Sa grande garde au sol et ses spécifications m’auraient permis de faire du hors-piste sans problème.  J’avais lu tous les forums et test ce Montero vendu dans d’autres pays sous le nom de Pajero Sport ou encore Mitsubishi Challenger. Je l’avais d’ailleurs pratiquement commandé à Cebu avec livraison à Dumaguete dès mon arrivée. Pour ce faire j’avais versé un acompte de 300 € sur un total de 25 000 €. Puis le directeur de la concession avait ensuite exigé le paiement total la semaine suivante pour que je puisse bénéficier de la promotion spéciale de 165 € valable seulement en février. Devant mon refus, il avait préféré annuler ma réservation et me rendre mon argent. Comprenne qui pourra ? Mais c’est l’Asie avec des raisonnements qui nous échappent parfois.

Donc le 19 mars je me rendis chez le vendeur Mitsubishi de Las Piñas près de Manille avec qui j’avais eu des contacts par Internet depuis la France. Il me convient d’abord de louer leur accueil et leur sens commercial sans aucun rapport avec celui de Cebu. Chez eux 100 € et une copie de mon permis de conduite local aurait suffis à la réservation en conservant la promotion du moment.

Après avoir discuté du véhicule, des prix et de son transport à Dumaguete, je pus enfin m’approcher de l’objet de mes convoitises et m’y mettre au volant. Ma première sensation fut d’abord de le trouver bien grand pour moi en regardant vers l’arrière puis en cherchant ma position de conduite, même en abaissant le siège, je me rendis compte que mes genoux touchaient le volant réglé à sa hauteur maximum. Ensuite en manipulant le levier de vitesses tout en appuyant sur la pédale d’embrayage, je constatai que mes grands pieds avaient du mal à passer et accrochaient quelques choses dessous en plastique. Quelle déception d’un côté et soulagement de l’autre que le vendeur de Cebu ait été aussi nul.

L’explication la plus plausible qui me fut donnée est que le Montero contrairement à ses frères Pajero et Challenger fabriqués pour les Russes, Sud-Africains et Australiens, est assemblé en Thaïlande pour le marché asiatiques et une taille de conducteur dite « Espagnole ». Pourtant les Asiatiques grandissent eux aussi et la taille des Espagnols n’est plus celle du 19e siècle.

Arrivé le 21 à Dumaguete, le 24 je rendais visite au concessionnaire Mitsubishi local pour avoir confirmation de ce que j’avais constaté à Manille au niveau de ma position de conduite et ce fut hélas le cas à nouveau.

Je me rendis alors chez leur voisin Hyundai et lorsque je me mis au volant du Tucson (iX 35 en Europe), ma position était parfaite. Je fis un essai de conduite sur route, choisit ma couleur et le 28 je pris livraison de mon Tucson gris, diesel à 4 roues motrices. J’en suis aujourd’hui déjà à 1500 km et certes c’est plus un tout-chemin  qu’un tout-terrain mais il devrait suffire à 95% de mes besoins avec en prime un prix d’achat moins élevé, une taille moyenne et une consommation réduite.

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(Mon Hyundai Tucson"iX35", diesel et 4x4)

Donc une fois le Hyundai commandé, il me restait encore à vendre mon Pajero mais auparavant je devais encore l’utiliser pour me rendre avec ses parents à la remise de diplôme de fin d’études du 26 mars de la petite protégée de notre famille, Rosalyn, fille ainée de nos employés.

Ici être diplômé d’une Université est une étape importante et solennelle de la vie.

Même si l’Etat Philippin est théoriquement séparé de l’Eglise catholique, aucune cérémonie ou fête ne commence sans une messe ou à défaut par une prière. Donc la remise des diplômes de NORSU promotion 2014 (Negros Oriental State University), débuta par une messe et se poursuivit ensuite jusqu’à 13h avec plus de 1350 lauréats y compris quelque Kenyans dont j’ignorais l’existence à Dumaguete.

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(La messe et la bénédiction des étudiants)

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(Les officiels)

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(Une partie de l'assistance)

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(La remise de son diplôme à Rosalyn et elle est heureuse)

Puis rentrés chez nous à Mag-abo, ce fut le traditionnel repas avec le cochon grillé.

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(Le traditionnel cochon grillé)

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(La lauréate, la fierté des parents et la mienne)

Le lendemain c’était la remise du diplôme de fin d’école élémentaire pour la plus jeune de leurs trois enfants, Renalyn, c’était certes moins important mais tout aussi solennelle.

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(La messe et la bénédiction des enfants à l'école élémentaire de Maluay)

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(La remise de son diplôme à Renalyn et encore le fierté des parents)

Après tout cela, Je pus enfin me consacrer à la vente de mon Pajero mais il décida de me jouer encore quelques tours avec une durite d’eau crevée et plus tard la veille de la cession, un pneu à changer car l’armature métallique avait décidé de se séparer du caoutchouc. Finalement je le vendis plutôt bien et depuis je le vois passer régulièrement dans les rues de Dumaguete.

Je croyais maintenant pouvoir souffler un peu car il ne me restais plus qu’à faire repeindre la toiture comme c’est le cas tous les trois ans en bord de mer  et si possible, à me faire installer un grand mat avec ses haubans et une antenne tout en haut, un ensemble très inesthétiques, mais permettant enfin d’avoir une connexion Internet décente devenue presque indispensable de nos jours.

C’était sans compter sans un imprévu de taille.

Dans la nuit du samedi 12 mars vers 23h30 et alors que j’étais endormi depuis un quart d’heure, l’alarme se mit soudain à hurler et me réveilla en sursaut. Prudent je décidai d’attendre la suite dans ma chambre fermée avec mon révolver Spécial .38 à la main.

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(Mon 38 Spécial)

Quelques secondes plus tard la société de surveillance m’appela pour me dire qu’une alerte s’était déclenchée dans une des chambre d’amis et je crus d’abord que c’était celle de ma fille. Je m’y rendis armé sans rien voir d’anormal et le leur fit savoir. Quelques instants plus tard mon jardinier et sa femme aussi prévenus par la société se surveillance arrivèrent sur les lieux et constatèrent qu’on avait entre-ouvert la fenêtre de la chambre de mon fils.  Je rappelai donc la société de surveillance leur demandant d’alerter la police et que j’allais faire de même de mon côté. J’étais très inquiet pour mes 2 chiens à qui fort heureusement il ne leur avait été fait aucun mal contrairement à la fois précédent où mon Doberman avait été empoisonné. Il faut croire que les intrus les savaient plus impressionnants que méchants et/ou que les chiens connaissaient leur odeur.

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(Mes chiens, Gordon et Zarah)

La police arriva 15 minutes plus tard et ils firent les premières constatations me demandant de passer le lendemain au poste pour signer leur registre. Dans l’intervalle la société de surveillance SSMI appela plusieurs fois pour s’assurer de la présence de la police et de ma sécurité.

Cela faisait quand même la deuxième fois depuis octobre 2009 qu’on essayait de s’introduire chez nous tout en sachant qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur et ça s’est vraiment inquiétant et plutôt contraire à ce que nous connaissons en France. Par deux fois c’est l’alarme qui les a fait fuir et je ne regretterai jamais cet investissement sans lequel je ne serais peut-être pas en ce moment en train d’écrire cet article. La vie aux Philippines ne vaut pas cher avec de probables chances d’impunités.

Le dimanche 13 mars avant de nous rendre au poste de police, mon jardinier explora les environs et découvrit une petite pochette avec à l’intérieur quelques pièces et un collier, sans doute perdu par un des voleurs en s’échappant par-dessus le mur d’enceinte. Cette pochette fut remise à la police comme pièce à conviction.

Le mardi 15, les policiers demandèrent à passer me voir et me dirent qu’ils avaient identifié un suspect et me demandaient si je voulais porter plainte s’ils trouvaient suffisamment de preuves pour l’inculper. Ce à quoi je répondis par l’affirmative en donnant de surcroit une estimation des dégâts.

Il me faut maintenant apporter quelques critiques sur la police locale. D’abord la société SSMI après l’alerte essaya de contacter la police de ma localité en vain, puis ce fut la ville voisine 9 km au Nord, également sans réponse, puis une autre ville voisine20 km au Sud, également sans réponse. Enfin le quartier général de la province à Dumaguete auquel ils demandèrent de contacter les policiers de ma municipalité par radio. Il leur fut répondu que ça prendrait trop de temps car le signal radio était mauvais et on leur donna un numéro de portable d’urgence, le même que celui que j’avais, qui ne répondit pas car ils étaient déjà chez moi.

Par ailleurs les policiers demandèrent à mon employé de leur désigner un suspect à qui il manquait un collier, ce qu’il refusa par crainte de représailles ultérieures.

Chez moi ils n’hésitèrent pas à s’inviter à prendre le café s’adressant directement à la femme de mon gardien, puis à me demander de leur rapporter des baskets de France à moi prochain voyage et me donnèrent leur pointure. C’est vrai que  certains portaient des tongs mais quel culot ! En 2009  leur attitude était différente et plus conforme à  ce que l’on attend de la police mais il est vrai que leur chef avait changé et que l’actuel venait d’être muté et pas encore remplacé. Alors quand le chat n’est pas là….etc.

Depuis je me suis remis de mes remis de mes émotions en me disant que la majorité de la population locale avait une attitude amicale envers moi et que ce n’est pas une brebis galeuse, même dangereuse qui allait me faire fuir et vendre ma maison à laquelle ma famille et nombre de mes amis tiennent beaucoup mais quand même pas au prix de ma vie. Il me faut cependant me montrer responsable et augmenter ma sécurité de manière significative.

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(Des voisins sympas)

Il y a un moment que j’y songeais mais c’est une solution que j’étais réticent à mettre en œuvre. Je me suis enfin résolu à faire installer des barreaux aux fenêtres et les travaux vont commencer sous peu malgré un investissement important car le chantier comporte 17 fenêtres et 2 portes fenêtres.

Il est certain que nous préférions tous ne pas nous sentirent en prison et avoir une vue sans barreaux sur la mer et l’île d’Apo mais il faut se rendre à l’évidence. Notre maison est grand, isolée, ne semble pas protégée et facilement accessible par la plage. C’est donc une cible toute choisie par les malfaisants de tous poils et cela se produira encore. Lorsqu’ils arrivent aux fenêtres sous alarme, ils sont déjà sur notre terrain et le cas échéant ont préalablement massacrés mes chiens comme en 2009.

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(Notre maison et des fenêtres qui ne demandent qu'à être ouvertes)

Il faut donc que de loin les barreaux soient bien visibles et deviennent une première dissuasion à ne pas mettre les pieds sur la propriété.

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(Les ouvriers sont déjà au travail pour installer les barreaux)

Puis ce fut la semaine Pascale où aux Philippines la ferveur religieuse atteint son point culminant le vendredi Saint. En règle générale toutes les Administrations, les banques et presque tous les commerces sont fermés du jeudi au dimanche inclus.

J’en profitai donc pour rester tranquillement à la maison et écrire un nouvel article pour mon blog un peu en sommeil ces derniers mois en raison du long hiver passé en France.

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(Pour finir, une orchidée du jardin)

 



25/04/2014
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