Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

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Lettre 4 : Epigenia


Jean-Paul un ami de longue date était venu me rendre visite pour quelques jours à Dumaguete. Il connaissait les Philippines depuis longtemps et y avait séjourné plus de 20 fois aussi décidai-je de ne lui faire visiter que des endroits hors des sentiers battus.

D'abord ce fut le lac Banilan à une soixantaine de kilomètres de la ville.


(Lac Banilan)


((Jean-Paul au lac Banilan)

Puis ce fut Dapitan au nord de Mindanao à 70 km par la mer de Dumaguete. Cet endroit est encore peu connu du tourisme de masse et a un charme fou quoiqu'un peu trop souvent arrosé par la pluie à mon goût. Le docteur José Rizal, le héros national  Philippin, y fut exilé par les Espagnols pendant quatre années et un mémorial lui est consacré non loin du centre de Dapitan.  José Rizal vécut aussi quelques temps àParis et une place y porte son nom dans le 9e arrondissement.

(Dapitan, plage sur Sunset boulevard)


(Maison de Jose Riza)


(Casa Rotunda, cabinet de consultation)


(Plage de Dakkak)

Donc nous revenions de Dapitan avec Jean-Paul après y avoir passé une journée
et demie et voyagions sur le ferry qui met quatre heures pour la traversée car la vedette rapide avait été annulée.

Sur une couchette à nos cotes se trouvait une dame âgée toute menue et fripée. Elle n'avait en fait que 65 ans mais on vieillit plus vite sous les tropiques surtout lorsqu'on n'est pas très riche.

Elle s'appelait Epigenia, était retraitée de l'enseignement et n'était jamais encore venue à Dumaguete mais ne s'y arrêterait pas car ce n'était pas sa destination finale. Elle devait se rendre ensuite à Canlaon à 200 km au nord dans la montagne. Je lui fis remarquer que le bateau n'arrivant au port que vers 18h, elle ne pouvait pas espérer être rendue à Canlaon avant 23h-minuit. Elle me dit que ce n'était pas grave d'y arriver tard car ce qu'elle y avait à y faire ne pouvait pas attendre. Je lui demandais ce qu'il y avait de si urgent et elle me rétorqua qu'une de ses anciennes collègues enseignante souffrait d'un cancer et faute de pouvoir se payer les soins, elle était vouée à une mort certaine.

C'est ainsi qu'Epigenia était en route pour contacter un « Faith Healer », littéralement, guérisseur de la foi. dans un coin perdu de montagne et seul ,selon elle, à pouvoir guérir son amie.

(Photo d'un 'Faith Healer' prise en 2003 à Siquijor)

Arrivés à Dumaguete, nous accompagnâmes Epigenia jusqu'au terminal de bus et lui souhaitâmes bon voyage.

Epigenia n'est-il pas un joli prénom et quelle belle histoire d'amitié quand la foi déplace des montagnes ou plutôt Epigenia vers la montagne.

Bonne chance à elle et à son amie et qui sait ?



22/02/2008
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