Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

Lettre 2 : Plaisir d'amour...............

C 'était en août 2001, il s'appelait, disons Eddie, et avait 68 ans. Nous nous étions rencontrés à la terrasse du Why Not, un restaurant qui servait de quartier général à beaucoup d'expatriés occidentaux et en particulier à ceux dont la soif était difficile à étancher.


C'était un Belge de la région d'Anvers, ancien ingénieur chimiste et qui parlait le néerlandais, le français, l'allemand, l'anglais et le polonais.

Après quelques rencontres autour d'un café, on finît par sympathiser et il se confia à moi.

Il n'était pas aux Philippines en vacances ou par amour des tropiques car il aimait trop son climat flamand pour cela, mais pour y trouver une épouse. En effet il était veuf depuis plus de vingt ans et ses enfants l'avaient encouragé à ne pas finir ses jours seul. Pour ce faire un de ses amis belges lui avait conseillé les Philippines Choix judicieux en théorie car c'est le pays le plus occidentalisé de l'Asie du Sud-Est, chrétien à 85%, et les jeunes filles n'y hésitent pas à épouser des hommes de 30 à 40 ans leur aîné pour échapper à la pauvreté et aider leur famille. Par ailleurs Il faut dire  que l'insouciance et la légèreté des jeunes hommes philippins les poussent aussi à rechercher plus de stabilité auprès d'hommes mûrs voire très mûrs.

Donc Eddie se met dès son arrivée à rechercher l'âme sœur et comment s'y prend-t-il ? Tout simplement en faisant part de son projet matrimonial aux nombreuses serveuses du restaurant Why Not qui lui amènent quotidiennement des lettres de candidature en provenance d'amies, de cousines, de relations etc.

C'est ainsi qu'Eddie passent ses journées à rencontrer ces demoiselles, pressé qu'il est par le temps car il ne s'est attribué qu'un mois pour arriver à ses fins.

Bref, il trouve enfin chaussure à son pied et programme le mariage pour la fin août 2001. L'heureuse élue a 25 ans, une bonne éducation mais un physique quelconque.

Le mariage a donc lieu quelques jours après mon départ pour la France. Eddie rentra un peu plus tard pour la Belgique sans son épouse car pour eux l'heure était maintenant venue d'entamer les lourdes démarches administratives avant qu'elle puisse le rejoindre.

Pendant mon séjour de quelques mois en France, Eddie et moi nous nous téléphonâmes quelques fois et puis ce fut à nouveau mon départ pour les Philippines.

En janvier 2002 j'arrive donc à Dumaguete et Eddie m'a chargé d'inviter sa jeune femme de temps à autre au restaurant et de leur servir en quelques sorte  d'agent de liaison.

Bien sûr, elle me rencontra toujours accompagnée d'une cousine dans des endroits publics comme il sied à une jeune femme de bonnes moeurs.

Pour accueillir sa chérie, Eddie était en train de rénover sa maison et ses requêtes me surprenaient, par exemple demander à sa femme si elle préfèrait une douche ou une baignoire dans leur salle de bains. Pourquoi ne lui posait-il  pas lui-même ces questions ? Mystère.

Fin mai 2002, je rentre à nouveau en France mais non sans avoir dit au revoir à l'épouse dont j'ai oublié le nom. Elle me dit que ses papiers devraient enfin être prêts en juillet et  pourrait ainsi rejoindre son mari. Eddie a beaucoup de projets pour elle et entre autre l'inscrire dans une école pour apprendre le néerlandais.

En janvier 2003, sans nouvelles des nouveaux mariés depuis un certain temps alors qu'ils devaient venir me voir à Paris, je passai un coup de fil à Eddie et j'appris la nouvelle.

Elle l'avait quitté au bout de trois mois, une fois son permis de séjour et  sa carte de travail en mains, et travaillait maintenant pour un grand hôtel d'Anvers.

Il me dit que depuis leur rencontre son aventure lui avait coûté la bagatelle de 10 000 € en frais divers, noces, papiers, voyage, garde robe etc. Pauvre Eddie! Elle s'était servie de lui pour arriver à s'établir en Europe de façon légale. Qui plus est, elle lui confia aussi qu'elle était déjà mère d'un enfant. Pour corser le tout, la loi belge lui interdisait le divorce avant deux ans.

Ce n'est pas hélas une histoire isolée et elle vaut aussi pour les pauvres Filipinas qui épousent de véritables salauds afin d'échapper à leur condition et qui dans les pires des cas terminent sur le trottoir. Par ailleurs, est-ce que  Eddie n'était pas devenu trop difficile à vivre après tant d'années de veuvage ? Et puis 33 années de différence d'âge n'étaient-elles pas trop difficiles à combler au lit ?



21/07/2007
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