Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

Juillet 2009 : Voyage en Bretagne et histoire d’une femme formidable.

Le 19 juin je pris l'avion pour Manille où j'arrivais vers 17h30 mais le temps d'attendre mes bagages et de sortir de l'aéroport, il était déjà  plus de 18h. Je dû  ensuite faire la queue pour prendre un taxi afin de me rendre à l'hôtel Rothmans dans le quartier d' Ermita, y déposer mes affaires et repartir ensuite à Mandaluyong au Shangri-la Mall pour y récupérer une télécommande  envoyée en SAV dix mois plus tôt. J'arrivais enfin à destination vers 20h après avoir enduré pendant plus d'une heure les lamentations du chauffeur de taxi qui se plaignait des embouteillages sans doute pour me soutirer un bon pourboire. Irrité je lui dis que si après 10 ans de taxi à Manille, il n'était pas encore habitué au trafic, il lui fallait changer de métier. Heureusement que le magasin ne fermait qu'à 21h et je pus enfin retrouver ma télécommande contre le paiement de 8000 pesos (120 €). Un grand merci à Rotel pour leur manque de sens commercial et de réactivité. Il est vrai que bien que n'ayant peu servi le matériel n'était plus sous garantie.

Je décidais de diner sur place et une fois encore je fus frappé par la grande disparité de richesses dans ce pays. Quel contraste entre ces gens aisés attablés dans tous les restaurants chics de ce centre commercial de luxe et les pauvres gens que sont mes voisins Philippins des environs de Dumaguete.

A plus de 21 h je voulus reprendre un taxi pour rentrer à l'hôtel mais il me fallut patienter  pendant 45 mn. Une fois installé et après 5 mn de trajet,  je fis remarquer au chauffeur qu'il avait oublié de mettre son compteur en route. Penaud, il obtempéra et j'en profitais pour lui demander si c'était ma couleur de peau et la taille de mon nez qui lui provoquait de l'amnésie.

Je me couchais de suite car le lendemain était le jour de mon départ pour la France et je devais prendre mon petit déjeuner à 8h avec ma belle-sœur qui était de passage en ville.

Après déjeuner je me rendis à l'aéroport de Manille et encore une fois il me fallut hausser le ton pour que le chauffeur de taxi mette son compteur en route.

Comme à aller, mon retour se faisait sur Qatar Airlines avec d'abord Manille-Doha, quatre heures d'escale,  et enfin  le vol Doha- Paris.  C'est une bonne compagnie mais il faut choisir ses jours pour avoir un minimum d'attente à Doha pour la correspondance.

En plus du plaisir de retrouver ma famille et mes amis, ce n'est pas désagréable de rentrer un 21 juin en France, le premier jour de l'été et aussi de la fête des pères.

Il fit beau et chaud pendant trois semaines et je profitais des miens, des amis, des apéros et BBQs.


(Un dimanche d'été)


Il restait encore 8 jours de vacances à mon épouse aussi nous partîmes le 12 juillet pour le nord Finistère à 620 km de chez nous. Le trajet surtout sur autoroute et sur route nationale à 4 voies se fit sans problème et trop de circulation. Nous fîmes juste comme à l'accoutumée une halte déjeuner à l'auberge de l'écu à Jugon-les- Lacs dans les Côtes d'Armor. La cuisine et l'accueil y sont bons et d'un prix raisonnable.

Nous arrivâmes vers 16h sur la grève de Trémazan proche de Portsall et de Ploudalmézeau où nos amis nous prêtent une petite maison en bord de mer.

C'est un endroit magnifique, certes au climat rude, mais que nous aimons beaucoup et où nous y avons passés depuis plus de treize ans d'agréables petites vacances en famille.



(La grève de Trémazan)


C'est aussi à Portsall qu'échoit le triste privilège d'avoir eu à subir une des plus grandes catastrophes écologiques de l'histoire quand en mars 1978, le pétrolier  Amoco Cadiz  déversa ses 250 000 tonnes de pétrole brut iranien sur les côtes bretonnes.  Mon copain Charly de Dumaguete, alors jeune militaire contribua au nettoyage de ce littoral accidenté et souillé par cette immonde boue noire.



(Portsall à marée basse)

(L'ancre de l"Amoco Cadiz à Portsall)


Nous connaissons nos amis T… et C... depuis plus de 25 ans et nous nous rencontrâmes à Paris par l'intermédiaire de leur beau-frère et belle-sœur eux aussi nos amis de longue date.

Lui, Breton de souche, et elles, Filipina issue d'une famille aisée de Manille, tombèrent amoureux l'un de l'autre à Macao où elle enseignait l'Anglais et lui assurait la maintenance d'appareils médicaux pour le compte d'une société Française. Ils se marièrent et rentrèrent en France où après la naissance de leur premier enfant ils décidèrent d'aller travailler au Gabon.

Ils y prospérèrent pendant dix ans, T… dans son métier  et C… en créant une crèche pour les enfants des expatriés de toutes nationalités. Ils y eurent un deuxième enfant et tout alla pour le mieux jusqu'à son accident de voiture. Il fut hospitalisé et opéré sur place mais devant la gravité de son état, fut rapatrié et opéré de nouveau à Paris. Néanmoins, lui qui ressemblait à Charles Bronson en plus jeune et plus beau, resta handicapé d'une jambe et dû abandonner son emploi au Gabon. Par ailleurs techniquement dépassé dans sa profession  après dix ans d'Afrique, il lui fallut trouver un autre moyen de gagner sa vie.

C'est dans le Finistère Nord  à proximité de la ferme familiale qu'ils s'installèrent. Ils empruntèrent de l'argent et firent construire un bâtiment avec tout l'équipement indispensable pour y recevoir et y gaver environ deux milles canards à la fois. Ils devinrent ainsi un maillon clé dans la chaine du foie gras.


(La ferme familiale)

(Les hortensias de la ferme)


Les canards naissent et grandissent en plein air quelque part dans le Sud-ouest puis ils sont amenés en camion jusqu'en Bretagne  où pendant deux semaines  ils sont gavés à raison de 2 repas par jour. Leur foie passe alors de 60-70 grammes à 600-700 grammes. Ils sont ensuite ramenés sur leur lieu d'origine pour y être abattus. Rien n'est perdu dans le canard, bien sûr le foie mais aussi les filets de viande pour les magrets et même les plumes sont utilisées pour les édredons etc.

Il est à noter que seuls les males sont gavés car ils sont muets tandis qu'avec les femelles, plutôt bavardes,  la cacophonie de coin- coin serait intenable en lieu clos.

C'est un travail très prenant, fatiguant et sale. C'est toujours C… qui se charge du premier gavage vers 3 heures du matin et ce par tous les temps et souvent dans la boue. Il faut la voir emmitouflée dans ses vêtements de travail avec son bonnet sur la tête et ses bottes aux pieds pour comprendre le chemin parcourue par cette femme, éduquée et citadine que rien ne préparait à cette vie rude au fin fond de la Bretagne profonde où sa belle-mère et la tante portent encore des bas de laine et des sabots de bois.

Douze heures plus tard c'est ensuite T… qui se charge du deuxième gavage.

Il y a quelques années ma femme et moi étions invités à un diner auquel assistait l'ambassadeur des Philippines en France quand la conversation s'orienta ver la faculté d'adaptation des Philippins à l'étranger et j'en vins à citer le cas de notre amie C… et de ses canards.

Leur vie aurait pu continuer ainsi, dure mais heureuse mais certaines personnes cumulent les malheurs car bien des années après l'accident de voiture, T… découvrit qu'en Afrique on lui avait aussi transmis une maladie grave avec sa transfusion. Il s'en suivit pour lui un traitement médical difficile et fatiguant  et  la plus grande partie du travail de l'exploitation retomba sur les épaules de sa femme jusqu'à sa guérison.

Cela aurait pu s'arrêter là mais tout récemment il fit aussi un accident vasculaire cérébral qui heureusement ne laissa pas de séquelles mais une fois encore pendant sa maladie c'est elle qui s'occupa de tout.

Maintenant c'est la crise économique mondiale qui s'en mêle et cette année les canards seront moins nombreux à profiter du climat vivifiant du Finistère.

A présent leurs enfants sont adultes aussi après le repas des canards, C… donne des cours d'Anglais dans des écoles primaires de la région pour se changer les idées et rencontrer du monde. Son courage au cours de ses épreuves fait l'admiration de tous  et ce n'est pas rien de la part de ces Bretons aussi rudes que leur climat et que l'océan qui les entoure.


(La mer d'Iroise)


( La chapelle Saint Samson)


Nos huit jours de vacances passèrent vite et nous nous occupâmes à nous promener sur la grève et aussi à passer du temps avec nos amis, y compris un couple qui habitait notre bourg du Vexin et qui depuis leur retraite vit maintenant à Saint Pabu non loin de Trémazan et où l'accueil et toujours aussi chaleureux.et arrosé…. Bon ma femme conduit et c'est mieux ainsi.


(Nos promenades)


Le samedi 18 juillet, la veille de notre retour, T… nous fit connaitre pour notre diner d'au revoir, un excellent restaurant de la région qui est le jardin de l'Aber à Brèles.

Dimanche à 8 h nous reprîmes la route de la maison avec un beau temps sec et peu de circulation et vers 14h  nous étions chez nous où notre fils nous attendait avec un bon plat de spaghettis à la bolognaise.



30/07/2009
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