Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

Décembre 2009 : Un joyeux anniversaire.

D'abord un grand merci à toutes et à tous mes lecteurs car le 25 novembre dernier mon blog a passé le cap des 10 000 visiteurs.

J'ai commencé à écrire et à poster des photos en juin 2007 et en novembre 2008, à ma grande satisfaction,  il avait déjà été vu par 1800 personnes. Or ces douze derniers mois, quelle ne fut pas ma surprise d'avoir plus de 8200 visiteurs supplémentaires.

Du coup je me suis pris au jeu et me force à l'alimenter en photos et articles d'une manière régulière.

Donc mercredi dernier 2 décembre c'était les dates anniversaires :

-Du sacre de Napoléon 1er en 1804.

-De la victoire d'Austerlitz remportée par Napoléon sur l'empereur François II d'Autriche et le tsar de toutes les Russies Alexandre 1er  en 1805.

- De la déclaration en 1823 du président des Etats-Unis, Monroe où il exposa sa doctrine isolationniste vis-à-vis de l'Europe et qui sera rompue en 1917 avec la participation des Etats-Unis dans le premier conflit mondial.

-Du coup d'état en 1851 de Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er et alors président de la République qui dissolut l'assemblée et le conseil pour proclamer l'Empire et devenir Napoléon III.

Etc.…

Plus tard le 2 décembre 1944, alors que la guerre faisait encore rage avec l'ultime contre offensive 14 jours plus tard des blindés allemands de Von Rundstedt dans les Ardennes,  je vins au monde à 10h20 du matin heure de Paris, le troisième des cinq enfants que compte la famille.

Je n'ai pas souvent parlé de mon parcours personnel dans ce blog aussi vais-je le faire d'une manière succincte pour à l'automne de ma vie célébrer mes 65 printemps.

Je grandis dans une famille de commerçants qui de faillites en faillites redevint vite une famille d'ouvriers avec peu de ressources.

A 10 ans je fus l'unique élève que mon institutrice de l'école primaire de Brillon dans le département du Nord présenta au concours d'entrée en 6e à Saint-Amand-les-Eaux où je fus reçu.

Entre temps mes parents avaient déménagés à la Madeleine dans la banlieue lilloise et c'est en 6e au lycée Faidherbe que je  fis ma rentrée.

A cette époque ce lycée classique n'était fréquenté que par la bourgeoisie et tout le long de ma courte scolarité, élèves et professeurs me firent sentir que j'étais le vilain petit canard. Un professeur d'anglais ne me dit-il pas un jour, alors que je peinais à répondre, que cette langue ne servirait de toute façon à rien à un fils de boulanger. Dans le même ordre d'idée, un professeur de Français m'accusa un jour d'avoir triché alors que j'étais le seul de la classe à avoir bien répondu.

Malgré l'amour de notre mère, mon enfance ne fut pas heureuse et c'est le moins qu'on puisse dire. En cette période festive s'il est un cliché qui me reste en mémoire, c'est celui de ma mère arpentant les rues de Lille en essayant de vendre en vain sa vieille veste en mouton doré pour essayer d'offrir à ses 3 enfants encore au foyer un repas de Noël décent.

C'est donc tout naturellement que je quittai le lycée à 14 ans et demi pour devenir apprenti confiseur pour quelques semaines, puis apprenti pâtissier pour quelques jours avant de me faire renvoyer pour la première fois de ma vie à cause d'un œuf pas frais que je mélangeai  à plusieurs litres de crème pâtissière ensuite bonne à mettre à la poubelle.

La deuxième et dernière fois où je me fis mettre dehors, ce fut par mon propre frère ainé après la mort de mon père mais c'est une autre histoire.

Donc je me fis embaucher ensuite dans une filature de lin où à 14-15 ans  on commençait à 5 heures du matin au coup de sifflet pour ne s'arrêter qu'à 13h pour laisser la place à l'équipe de l'après-midi. On travaillait dans la chaleur et le bruit et il fallait demander l'autorisation au contremaitre pour se faire remplacer afin de se rendre aux toilettes.

Après un court passage dans les bureaux lillois de cette filature où on m'avait muté, je quittai à nouveau cette entreprise pour devenir apprenti boulanger, puis second ouvrier et enfin premier ouvrier. En raison des nombreuses heures supplémentaires, des heures de nuit et de dimanche, mon salaire y était plus élevé permettant de subvenir, avec l'aide de mon frère Guy de 18 mois mon puîné, aux besoins de ma mère et de mon plus jeune frère Joël car mon père était décédé alors que j'avais 17 ans.

Là encore en période de Noël je me souviens me rendre à pied de nuit à mon travail et observer au travers des fenêtres les familles heureuses qui festoyaient autour d'une table avec le sapin illuminé. Quant à moi ivre de fatigue, je ne comptais plus les heures innombrables de travail afin de leur fabriquer leur pain et surtout les coquilles typiques au Nord de la France et qui sont des brioches sensées représenter un Jésus à deux têtes.

A l'âge de 19 ans et 3 mois je partis faire mon service militaire comme tous les jeunes hommes de mon âge.  A cette occasion je découvris le Sud de la France avec les villes de Toulon et, Fréjus et ensuite le Pacifique sud avec la Nouvelle Calédonie.



(Marsouin de 2e classe du bataillon d'Infanterie de Marine du Pacifique, en bas à gauche. Décembre 1964)


(Après le travail. Décembre 1964)


De retour en métropole, je retravaillai un an avant d'émigrer au Canada où j'exerçai à Montréal mon métier pendant huit mois. Mal payé avec des journées de travail d'une durée de 20-24 heures les 2 jours précédant la fermeture hebdomadaire de la boulangerie, je rentrai en France fatigué et amaigri.


(Canada, Montréal. Avec mes collègues de travail. 1966)

(Canada, Montréal. Un rare moment de détente. 1966)


Ma sœur avait trouvé une loge de concierge à ma mère à Saint-Mandé en proche banlieue parisienne et j'allai naturellement les rejoindre.

Dégouté par mon expérience canadienne et mon métier de boulanger, j'envisageai de repartir dans la vie en trouvant un travail normal de jour me permettant de retourner à l'école en cours du soir. Le hasard aidant  je trouvai un emploi à l'imprimerie de l'Union-Vie, une compagnie d'assurances qui devint l'UAP peu de temps après. C'était en novembre 1966 et tout alla ensuite très vite.



(Photo d'identité de juillet 1967)


On me forma sur de petites machines à imprimer offset. Voulant en savoir plus j'achetai moi-même des livres et je me présentai à l'examen du CAP en candidat libre en juin 1968. J'échouai mais je discutai avec un professeur de l'école Estienne, M. Merlan, qui me dit qu'avec mon petit niveau je ne m'étais pas mal débrouillé. Il me demanda si le métier me plaisait et si j'étais prêt à me défoncer pour apprendre. Je répondis que oui et grâce à son aide je pus obtenir une des rares places disponibles en cours du soir sur les presses offset professionnelles de l'Ecole Estienne, la meilleure école d'imprimerie en France.

En juin 1969, j'obtenais avec succès mon CAP de conducteur offset avec une note honorable en pratique et une excellente à l'écrit. A la vue de ces résultats, M. Merlan me demanda si je voulais continuer à apprendre d'autres aspects de l'imprimerie et j'acquiesçai avec enthousiasme.

Je m'inscrivis donc aux cours d'imposition, de sciences et de mathématiques.

Il convient de noter qu'à l'époque la formation continue n'existait pas en entreprises et que tous ces cours se suivaient après une journée normale de travail et ce n'était souvent qu'après 22 h  que je rentrais chez moi plusieurs fois par semaine avec révisions le dimanche car je travaillais le samedi en heures supplémentaires.

Début 1970, je demandai à M. Merlan où tout cela allait me mener et il me dit qu'à son avis il fallait que je m'inscrive et me présente au concours des agents de fabrication qui avait lieu au mois de mai pour la rentrée de septembre suivante. Cette formation intensive donnée à l'école Estienne à temps complet sur une année scolaire, avait pour objet de donner à des ouvriers confirmés, surtout typographes, le niveau BTS en arts et industries graphiques et de ce fait un emploi de cadre à la clé.

De janvier à mai 1970, je ne vécus plus que pour préparer ce concours dans toutes les matières requises. Histoire de la littérature française, histoire de l'Art, culture générale, Français, mathématiques  et bien évidemment toutes les disciplines de l'imprimerie.

Le jour venu, nous étions environ 100 candidats pour 15 places disponibles dont 3 ou 4 réservées à nos amis francophones du Moyen Orient  ou d'Afrique.

A l'issu de l'examen, je considérai que mes chances de succès étaient très faibles et deux semaines plus tard alors que j'étais en cours d'imposition, un copain en arrivant me dit qu'il avait vu mon nom affiché dans le hall d'entrée sur la liste des admis. Je crus à une mauvaise plaisanterie et je descendis les escaliers quatre à quatre pour vérifier. Ce fut sans doute un des plus beaux instants de ma vie en constatant que mon nom y figurait bien et à la sortie nous fêtâmes dûment l'événement au café du coin.

A la rentrée scolaire, je dus démissionner  de l'UAP qui refusa de m'aider et sans revenus je vendis ma vieille Renault 4L pour tenir le coup. Ce n'est qu'en janvier que l'Etat nous accorda une petite aide mais je vécu cependant une année certes très studieuse mais aussi très heureuse bien que démuni d'argent.

J'obtins fin juin 1971 mon diplôme avec une mention 'bien' et je trouvai d'abord un premier emploi dans une petite imprimerie pour ensuite me faire embaucher comme deviseur au bureau de Paris de l'imprimerie Jouve, plus prestigieuse, où on m'accorda le statut de cadre après ma période d'essai.


(1972, une des premières rencontres des anciens de notre promotion d'Estienne)


(Quelques années plus tard. 1er janvier 2007)


En septembre1972, mon ancienne entreprise l'UAP, me contacta me demandant si je voulais retourner travailler chez eux dans leur toute nouvelle imprimerie de la tour Charras à Courbevoie. Après réflexion, je leur fis part de mes conditions et je pris mon nouveau poste en novembre 1972. D'abord cadre-stagiaire puis sous-chef après un an.

Je me mariai en janvier 1981 avec Dhana et j'ai souvent l'habitude de dire que c'est la deuxième meilleure décision que je pris dans ma vie avec celle consistant à reprendre des études en 1969 à l'âge de 24 ans. 

De cette union naquirent Christelle le 21 avril 1982 et Fabrice le 28 décembre 1984, deux autres grandes joies dans mon existence.


(Premier anniversaire de Fabrice) 


Ensuite c'est  toute l'histoire d'une vie professionnelle bien remplie et je terminai ma carrière au sein de l'UAP avec le rang de Directeur du secteur 'Gestion des imprimés et des magasins' avec pas loin de 200 salariés sous mes ordres.


(Mon bureau et vue de mon bureau à la tour Charras en 1987)

(Quelques souvenirs professionnels)

(Mon bureau de Suresnes au sommet de ma carrière. 1996)


(Juin 1999. Remise de ma médaille pour mes 40 ans de travail)


En 1996 ce fut la fusion avec AXA mais je conservai mon rang et la

plus grande partie de mes fonctions jusqu'en octobre 1999 ou je pris d'abord mes 6 mois de reliquats de vacances avant ma préretraite effective au 1er avril 2000.

Dés cette date, je m'inscrivis en perfectionnement à la langue anglaise à l'université Edith Cowan dans la banlieue de Perth en Australie où j'eu mon diplôme en 'Advanced English'.



(Edith Cowan University. Remise de mon diplôme et les élèves de la classe. A 55 ans je suis le plus âgé)


En 2001 je parcourus pendant trois mois les Philippines tout en m'adonnant à la  photographie et à partir de 2002 ce fut le projet d'y construire une maison qui m'occupa et m'occupe toujours. Même si la résidence est achevée depuis le 21 septembre 2005,  il y a toujours des choses à y faire et à entretenir.



(Notre maison tropicale et Noël 2007,  réunion de famille aux Philippines)


Maintenant que j'ai atteint l'âge auquel nos parents partaient enfin à la retraite et où nos enfants partiront sans doute, je souhaite, si Dieu le veut, continuer à vieillir en restant jeune d'esprit et être un grand-père dynamique pour mes futurs petits-enfants.

Ma femme a prévu de célébrer en France ce 31 décembre mes 65 ans et les 25 ans de mon fils Fabrice aussi la semaine dernière, le jour de mon anniversaire,  j'avais l'intention de rester seul à la maison et y répondre aux coups de téléphones et emails de France et des Philippines lorsque mon copain Charly m'appela me demandant si j'avais l'intention de me rendre au marché de Malatapay.  Je dis que oui pour y acheter quelque bricoles.

Je retrouvai la plupart de mes amis et leurs épouses là-bas qui m'avaient fait la surprise en apportant vins et gâteau et c'est ensuite chez moi qu'on termina avec le traditionnel champagne dont il me restait une bouteille. Je dois dire que cette attention m'émut beaucoup. 



(Merci les amis d'être venus)


Maintenant je prépare mon prochain départ pour la France le 19 décembre pour y passer les fêtes de fin d'année en famille avec un retour envisagé en mars-avril 2010.


(Dhana, Fabrice et Christelle. Noël 2008)



08/12/2009
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