Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

7-Août 1987

Voilà c'était t fait, nous avions emménagé dans notre maison neuve le 1er mars 1986 en pleine vague de froid et la température était descendue cet hiver là à –20°Celsius. Nous habitions maintenant à 40 km de Paris dans un village du Vexin français, à la campagne prés de Cergy-Pontoise.


Notre fils Fabrice était né à Paris le 28 décembre 1984 et nous étions comblés avec maintenant une fille et un garçon.


Cela faisait déjà trois ans que nous passions nos vacances d'été dans le Sud-Ouest de la France, à Brousse le château dans le sud de l'Aveyron. Pour celles de 1987 nous voulions, pour changer, aller avec les enfants aux Philippines d'autant plus que ma belle sœur Leth de Singapour y serait aussi avec son fils Joël.

Le 1er août  1987 nous prîmes donc l'avion pour Manille mais cette fois j'étais décidé à ne pas rester sur place pendant quatre semaines.

Après quelques jours passés avec la famille dans leur maison de Bacoor, nous allâmes d'abord avec Leth et Leng, passer deux jours à Tagatay au pied du volcan Tahal et maintenant capitale d'été des riches de Manille.



Depuis notre dernière visite Leng avait fini ses études et enseignait dans une école privée non loin de la maison mais on verra plus tard que sa vraie vocation était ailleurs.


Ensuite Dhana et moi partîmes seuls pour Puerto Galera à Mindoro où, on s'en souvient peut être, mon ami Jeff l'Anglo-Australien avait rêvé de construire des bungalows et en était maintenant l'heureux propriétaire.

Nous arrivâmes chez lui le soir et il nous fit savoir d'emblée qu'il pouvait nous loger gratuitement mais que les repas seraient à nos frais.

Les mains m'en tombèrent car en France, je les avais nourris pendant huit jours sans jamais demander un centime.

Donc le lendemain nous quittâmes très tôt son bungalow sans même le saluer à destination de Calapan, 50km à l'est.

Quelques mois plus tard nous apprîmes qu'il avait été poignardé le soir même d'un procès gagné contre un Philippin. Bien d'autres choses nous furent ensuite narrés. A savoir qu'il était radin mais ça je l'avais appris à mes dépens, que sa femme Leova avait fini par le tromper avec un jeune Philippin et qu'il s'était fait beaucoup d'ennemis car pour la construction de ses bungalows, il avait fait venir des ouvriers de Baguio au détriment des locaux, selon lui trop paresseux. Son rêve tropical s'acheva donc en tragédie.

Après Mindoro nous revînmes à Manille et prîmes le lendemain l'avion pour Iloilo sur l'île de Panay. Nous allions y faire du tourisme et rendre visite à la famille d'amis vivant en France. Nous y fîmes la connaissance de Didier, un marginal qui avait fui la police française qui le recherchait pour faillite frauduleuse. Il s'était marié sur place et avait fini par perdre tout l'argent détourné  en investissant dans des magasins confiés à sa belle-famille. En bref c'était le voleur volé.
Il finit par être extradé et lui qui trompait sa femme sans vergogne fut cocu à son tour. Elle le quitta pour un ancien naviguant d'Air France  qui l'épousa plus tard.


A nouveau de retour à Manille, nous allâmes rendre visite  dans la province de Batangas, à une Philippine qui était mariée en France mais était en visite dans sa famille.

La fin des vacances était proche et jusqu'alors tout s'était bien passé mais quelques jours avant le départ tout se gâta.

En revenant du marché d'Imus à quelques kilomètre de là, je pris pour rentrer une Jeepney remplie de passagers. Soudain celui assis à ma droite essaya de m'arracher ma sacoche attachée à ma ceinture. Tout se passa en quelques secondes, je m'apprêtais à lui mettre mon poing dans la figure quand le passager assis en face de moi se leva avec en mains un journal sous lequel était dissimulé un couteau dont il me menaça. J'eus le bon réflexe qui consista à lever les bras en signe de rédition. Le premier m'arracha ma sacoche et tous les deux firent arrêter le véhicule et s'enfuirent en courant. Rétroactivement  la peur me submergea. Si j'avais eu le mauvais réflexe, j'aurais pus être blessé ou pire et les coupables courraient encore. Les passagers du Jeepney étaient navrés de ce qui venait de m'arriver et proposèrent même de se cotiser pour me payer le trajet.. J'avais été chanceux car la veille j'avais enlevé de mon portefeuille mon passeport et mon billet d'avion et n'avait perdu que l'équivalent de 20 US dollars. De plus ils avaient ignoré mon matériel photo qui lui avait de la valeur.


Le lendemain à peine remis de mes émotions, la TV soudain interrompit ses émissions. Un coup d'état était en cours pour renverser la présidente Cory Aquino. L'aéroport était fermé et de la maison nous entendions des coups de feu et des avions militaires passer sans cesse. Il est vrai que nous étions peu éloignés de l'aéroport international. Par sécurité ma belle-famille m'interdit de sortir de chez eux et je restais enfermé jusqu'au jour du départ.

Le coup d'état échoua mais au moment de partir il y avait encore des militaires partout autour de l'aéroport.

Voilà les vacances étaient finies et après tout cela, je n'avais plus guère envie de revenir aux Philippines avant longtemps.



08/07/2007
3 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 21 autres membres