De Noël 2009 au 19 Mars 2010 : France et Manille
Ouf ! Le 16 mars j'étais de retour aux Philippines après trois mois passés en France dans les frimas d'un hiver particulièrement long, enneigé et rigoureux.
Tout avait bien commencé avec Noël passé avec ma famille à laquelle s'était jointe celle d'Alexis le copain de notre fille Christelle.
(Notre famille)
(La famille d'Alexis)
Ensuite ce fut le 31 décembre où en plus du nouvel an on célébra aussi les 25 ans de Fabrice notre fils ainsi que mes 65 printemps.
(Nos invités du 31 décembre)
(Nos gâteaux d'anniversaire)
C'est d'ailleurs à propos de mon nouveau millésime que commencèrent mes angoisses. En effet mon docteur jugea bon, à juste titre, de me faire faire un bilan médical complet qui m'occupa et me stressa pratiquement jusqu'à deux semaines de mon départ. Bon je m'en sortais bien même si comme me dit le médecin angéiologue, mes artères n'avaient plus la souplesse d'un jeune homme de 18 ans.
Je ne fis donc pas grand-chose pendant mon séjour en France à part voir les amis et une réunion d'anciens de l'école Estienne en Normandie.
(Le Tréport. 27 février 2010)
(Quelques copains d'Estienne de la promotion 1971 et leurs femmes au Tréport. 27 février 2010)
J'aidai quand même un peu mon fils à concevoir ses visuels pour son site de commerce en ligne sur Internet et où il souhaite vendre plusieurs modèles de T-shirts dont les motifs évoquent les bandes dessinées japonaises mangas.
(Les sept modèles de T-shirts de Fabrice)
J'arrivais donc à manille le 16 mars à 13h15 après un vol Paris-Singapour en airbus A380 de Singapore Airlines d'une durée de douze heures et trente minutes puis un vol de trois heures trente de Singapour à Manille.
Je devrais pourtant y être habitué mais je continue à être choqué par la première chose qu'aperçoivent les passagers au travers des hublots juste avant d'atterrir et qui sont les bidonvilles proches de l'aéroport avec pourtant les tours du quartier des affaires de Makati un en arrière plan.
Plus tard dans le taxi qui nous emmène en ville, il en est de même juste avant d'arriver sur Roxas boulevard qui longe la baie de Manille avec ses luxueux immeubles et son centre commercial gigantesques abritant une patinoire. Jamais les Philippines n'auront mérite autant leur nom au pluriel.
(Roxas boulevard)
Dans ce pays Manille ou plutôt Metro- Manila constitue un monde à part. Cette mégapole de près de 12 millions d'habitants (20 millions avec la banlieue) est le centre de presque tout. La plupart des banques, des affaires et des hôtels y sont concentrés. Chaque année de nouveaux centres commerciaux y fleurissent avec chacun des douzaines de grands cinémas. Manille possède les deux tiers de véhicules du pays et par voie de conséquence la plupart des embouteillages.
(La baie de Manille)
Metro- Manila est aussi la capitale de l'éducation avec environ 750 000 étudiants dont certains fréquentent des Universités parmi les meilleures d'Asie.
Cette ville est un endroit d'énorme diversité où juste derrière les murs des quartiers résidentiels gardés, avec ses maisons somptueuses, ses tennis, golfs et clubs privés, on peut y trouver des milliers de taudis tenant à peine debout et fait de bric et de broc. On estime qu'un tiers des 10-12 millions des habitants de Manille vivent dans ces bidonvilles.
(Un terrain de golf à 10 minutes de taxi de Roxas boulevard)
(Un bidonville aussi à 10 minutes de taxi de Roxas boulevard)
Globalement le pays est en constante progression de croissance avec une moyenne de 4%/an de puis 2001. 7.2% en 2007, 4.8% en 2008, 2.5% en 2009 et une prévision de 3.5% pour 2010. C'est pourtant un euphémisme de dire que la répartition laisse à désirer.
Aux Philippines la pauvreté reste un problème endémique. Des élections générales vont avoir lieu en mai mais ces chiffres qui vont suivre jettent une ombre sur le bilan des 2 mandats successifs de l'actuelle présidente.
En 2006, 27.6 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté (sans doute plus de 30 millions aujourd'hui). Soit 27% des familles et 33% de la population de l'époque. Selon des données internationales, 44% de la population subsistait avec 1.5 € ou moins par jour.
(Des sans-abris le long de Roxas boulevard)
Certes la misère aux Philippines est surtout rurale et variable selon les régions mais à mon échelle je le constate. A Dumaguete les nouveaux immeubles et commerce poussent comme des champignons. Les voitures y sont de plus en plus nombreuses et le premier centre commercial a ouvert ses portes en décembre dernier. Pourtant dans ma campagne à 25 kilomètres au sud de cette prospérité je ne vois rien changer à part les enfants de plus en plus nombreux. Les coupures d'électricité sont de plus en plus fréquentes et longues avec de surcroit des baisses de tension. Il est vrai que le pays ne produit pas suffisamment d'énergie et que les zones urbaines y sont privilégiées. Par ailleurs la couverture téléphonique est faible et inégale, la vitesse Internet à des années lumière de celle la ville. Seul bon point grâce à mes démarches successives, les ordures sont ramassées une fois par semaine car auparavant il nous fallait les bruler ou les enfouir.
Aux multiples raisons de cette pauvreté il en est une qui est essentielle et c'est la forte natalité affectant surtout les plus pauvres et les moins éduqués.
(Des enfants des rues de Manille. Quel futur ont-ils?)
Les Philippines comptaient 92.2 millions d'habitants en 2009 et le taux de fertilité y était par femme de 3.3 enfants. Pourtant plus de la moitié des 3.4 millions des naissances annuelles ne sont pas souhaitées mais dans ce pays à plus de 80% catholique toutes les initiatives visant au contrôle des naissances y sont ardemment combattus par l'Eglise qui malgré sa séparation avec l'Etat inscrite dans la Constitution, use de son énorme influence politique pour contrer toutes les mesures prises à l'échelle nationale ou locale comme la publicité des préservatifs à la TV ou encore contre la ville de Cebu qui avait prévu les distribuer gratuitement à ses habitants.
Il faudra bien qu'après les élections du 10 mai 2010, le nouveau Président prennent les mesures qui s'imposent et s'éloigne de cette église trop donneuse de leçons et oublieuse de ses propres failles qui font régulièrement la une de tous les médias.
Je restais donc trois nuits à Manille où j'avais retenu une chambre à l'hôtel Rothman dans le quartier touristique d'Ermita au prix de 30€ la nuit.
(Danses folkloriques au restaurant Zamboaga à deux pas du Rothman hotel)
Le lendemain de mon arrivée je rendis visite à ma belle-sœur dans la banlieue pour voir les travaux de rénovation de la petite maison familiale.
(La petite maison de la famille de ma femme en travaux)
J'en profite pour confirmer à nouveau que les chauffeurs de taxi de Manille sont sans doute parmi les plus malhonnêtes au monde.
Le 19 mars à 14h15, je pris l'avion de Philippines Airlines pour Dumaguete où j'arrivai à 15h30.
Je fus quand même étonné de voir la direction de La Mecque indiquée sur les écrans vidéo de l'avion alors que les musulmans ne représentent que 5% de la population. De même qu'à Manille je n'avais jamais vu en trente ans autant de femmes porter le voile islamique.
Comme partout dans le monde, l'Islam gagne du terrain. Pendant ce temps en France de plus en plus d'églises sont fermées et certains sacrements administrés par des laïques par manque de prêtres. Quant au Judaïsme qui ne représente plus qu'environ 0.77% de la population française, son importance tend encore à diminuer par le biais des mariages mixtes de plus en plus nombreux.
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