Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

4- Manille, octobre 1980

Arrivés à Manille, Jacques reprit contact avec sa copine Perlita et moi avec ma pen pal Dhana.

En fait le vrai prénom de Dhana était Josefina mais comme une grande partie de Filipinas, elle portait un surnom.

Donc Dhana âgée de 25 ans, travaillait comme secrétaire légale à Makati, le quartier des affaires de Manille.

Je l'attendais tous les jours à la sortie des bureaux et nous sortions ensemble le soir et les week-ends.

Une, puis deux semaines passèrent et Dhana pensa qu'il était temps de me présenter à sa mère et à sa dernière sœur. L'autre, Leth de son vrai nom Lolita, je la connaissais depuis le début puisqu'elle nous servait de chaperon comme c'était alors l'usage. La mère avait élevé elle-même ses trois filles et subvenait aux besoins de la famille en vendant du poisson au marché. Abandonnée par son mari, un bon à rien, buveur, joueur et coureur, elle avait réussi à donner une éducation  supérieure à ses 3 filles. Dhana donc était secrétaire, Leth la deuxième, la plus brillante, était déjà chef comptable et la troisième Lheng de son vrai nom Calipay (Joie en dialecte Visayas) se destinait à l'enseignement.

La famille habitait le quartier de Pandacan dont le standing était à peine supérieur a celui des bidonvilles. C'est dire que Dhana avait hésité à m'y emmener en compagnie de Jacques, honteuse qu'elle était de l'endroit où ils vivaient et où la voie ferrée était à quelques centimètres du mur, donnant ainsi l'impression que les trains passaient dans la pièce.. Pourtant l'intérieur était propre et coquet. Néanmons ma belle sœur Leth n'y emmena jamais aucun de ses amis.

Quant à moi qui étais issu d'une famille d'ouvriers j'étais plus sensible à la qualité des personnes qu'à la qualité de l'habitat aussi ne fus-je point choqué d'autant que Leth oeuvrait déjà à l'acquisition d'une petite maison dans un petit lotissement à Bacoor à 25 km de là.

Le départ approchait et un dimanche nous allâmes voir le ballet « la belle au bois dormant » au tout nouveau centre Culturel crée sur l'initiative d'Imelda Marcos. Dans la soirée notre chaperon nous laissa un peu de liberté et les pensées se bousculaient dans ma tête. Qu'allais-je faire renter en France et retrouver ma solitude de célibataire ? J'avais laissé passer le train à plusieurs reprises et les seules filles que je rencontrais maintenant en France étaient, à la trentaine, passablement compliquées voire emmerdeuses. Enfin  je ne savais pas encore que les Filipinas pouvaient l'être autant mais ça c'est une autre histoire et ne concerne toujours pas Dhana.  Je ne croyais pas trop non plus à une longue correspondance ni à d'interminables fiançailles et puis j'allais sur 36 ans. En 1980 il était presque impensable aux Philippines de lui demander de vivre avec moi sans être mariée et il y avait aussi les papiers pour sortir, le visa etc. et puis mon travail était en France alors je lui proposais le mariage me fiant à mon instinct et à mes sentiments. Elle me répondis par l'affirmative. Plus tard nous nous avouèrent en plaisantant que nous avions tous deux regretté sur le moment des mots prononcés à la hâte.

Voilà les dés étaient jetés et le mariage programmé à Manille pour le 17 janvier 1981.

Jacques qui connaissait bien Dhana  nous félicita pour notre décision. Un autre Français Jean-Jacques, en guise de félicitations, me traita de con puis après qu'il eut vu Dhana me dit que je n'étais pas aussi con que ça.

 



01/07/2007
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