Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

1-Lucia au Sud de l'île de Cebu

Le dimanche 7 septembre, à l'occasion de la fiesta, j'ai été invité en compagnie de Charly, par Roland, un Bourguignon de 74 ans qui vit à Lucia dans le sud de l'île de Cebu.

Je suis passé prendre Charly chez lui à Bacong et nous sommes allés au port d'embarquement à Sibulan à 8 km au Nord de Dumaguete où j'ai laissé mon véhicule pour la journée.

Plutôt qu'attendre la vedette rapide qui fait la traversée du bras de mer en 15 mn, nous avons pris de suite une grosse embarcation à balanciers, un pump boat, qui met 5 à 10 mn de plus mais loin d'être désagréable par beau temps et puis ça coute 55 pesos au lieu de 65. (1€ = 65-67 pesos)

Arrivés à Liloan  de l'autre côté nous avons négocié avec des motocyclistes  pour qu'ils nous emmènent à Lucia à 7-8 km de là. Ces motos qui prennent des passagers, on les appelle aux Philippines « habal habal » Prix 50 pesos par personne.

Jusqu'ici tout avait été simple pour moi seulement, Roland habite tout en haut d'une colline où il faut emprunter beaucoup trop de marches à mon gré pour arriver chez lui. A peine à la moitié, j'avais déjà trempé mon T-shirt  alors que Charly était encore tout frais. Il est vrai que j'arrivais de France avec ma surcharge pondérale et mon manque d'exercice  alors  que Charly fait régulièrement 20 à 30 km en VTT en pleine chaleur sans transpirer une seule goutte.

Roland est un rustique, non par manque de moyens mais par goût et habitude.. Il vit dans une maison en bois et en bambou avec une base en ciment et a du faire construire toutes les marches pour y accéder ainsi qu'une espèce de téléphérique manuel qui servit à monter les matériaux de construction.

Nous l'avons connu il y a quelques années alors qu'il venait de mouiller son voilier dans la baie de Tambubo à 50 km au Sud de Dumaguete et il venait à la réunion des francophones du mardi.

Roland est un ancien de la SNCF qui prit sa retraite à 50 ans. Passionné par la mer, il mit dix ans à construire son bateau dont la coque en acier fut d'ailleurs commandée à une entreprise de mon village du Vexin. A 60 ans, il leva enfin l'ancre et parcourut les mers du Globe en solitaire pendant  sept ans avant de s'arrêter aux Philippines à Tambubo, abri naturel, pour quelques réparations. Là il y rencontra Claude, un ex-navigateur Belge qui nous le présenta.

Veuf, je crois, il rencontra aussi Annabelle et n'a plus repris la mer depuis encore qu'il maintienne toujours son voilier en état de naviguer.

Discret et ne parlant peu de lui, il une autre particularité en plus de son peu de gout pour le confort, il ne connait pas plus de 10 mots d'Anglais  et ne fait rien pour s'améliorer. Incroyable mais pourtant il a fait plusieurs fois le tour du monde sans trop de problèmes de langues, trouvant toujours des francophones pour l'aider si besoin était.

(Roland)

Pour communiquer avec Annabelle qu'il a maintenant épousé, il acheta un livre de conversation Français-Anglais et voyant qu'elle apprenait plus vite le Français que lui L'Anglais, il renonça à la langue de Shakespeare et fit apprendre le Français à Annabelle qu'elle parle maintenant correctement.

Maintenant  il est en train d'essayer d'adopter les 2 enfants d'Annabelle qu'elle a eut de son premier mari décédé.

C'est avec ce personnage sympathique que nous dégustâmes le cochon grillé arrosé de vin rouge comme il se doit  entre Français qui gueuletonnent.

Il y avait aussi parmi les invités francophones outre Charly et moi, Fabrice  un industriel installé lui aussi au Sud de Cebu et dont je parlerai lors d'une autre occasion et Claude l'ex-navigateur d'outre Quiévrain.

(De gauche à droite: Fabrice, Charly et Claude)

Claude vit aussi au Sud de Cebu où il dirige un petit hôtel-bungalows.  Lui aussi est un personnage atypique. Maintenant âgé de 60 ans, il quitta sa Belgique en pleine force de l'âge en compagnie de sa femme de l'époque, aussi Filipina, et de leur fille. Il passa  trois années à naviguer autour du Monde avant de mouiller aux Philippines où il resta seul sans jamais revenir en Belgique et je crois que cela fait près de vingt ans.

Il vendit son bateau dont la coque en acier pour la petite histoire vient aussi de mon village du Vexin, et loua ses services comme capitaine de voilier à de riches Chinois, se remaria, eut 2 autres enfants et dirige maintenant ce petit hôtel en bord de mer.

Charly et moi reprîmes le bateau pour Negros à 18 heures. Cette fois il s'agissait de la vedette rapide qui était surchargée et que nous hésitâmes même à prendre.

(Charly dans la vedette surchargée)

Voilà rendez-vous était pris chez Fabrice pour la fiesta de Samboan, le 30 septembre.