Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

Septembre 2010 : De Lilo-an à Samboan et les vacances de Dhana

Le mois de septembre commença par une invitation le 5, car notre ami Roland nous avez convié à l’inauguration de la petite épicerie qu’il avait fait construire afin qu’Annabelle, son épouse, ait un complément de revenus après sa disparition.

Pour nous rendre de Sibulan au nord de Dumaguete,  à Lilo-an, au sud de Cebu, nous primes le pump-boat qui est une grosse pirogue locale à 2 balanciers et à moteur. Il faut compter une petite demi-heure pour parcourir les 4.3 miles nautiques par mer calme.


(Le Pump-boat au départ de Sibulan vers Lilo-an)


Ce fut un véritable plaisir que d’y rencontrer et parler avec quelques uns de ces plaisanciers au long cours qui un beau jour ont jeté l’ancre et n’ont plus quitté les Philippines, le plus souvent pour une femme.



(Une partie des invités de Roland)

(Notre hôte Roland)


Mon épouse arriva le 14 septembre pour ses quatre semaines de vacances annuelles et la maison fut à nouveau pleine de vie.


(Des amis venus prendre le café à la maison après le marché de Malatapay)


Son séjour fut partagé entre le repos et quelques rencontres avec des amis.


(La piscine chez Virgie et Léon. de gauche à droite, Dhana, Flor et Virgie)

(Le diner. De bas en haut James, Jean-Claude et Léon)

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C’est ainsi que nous fîmes la connaissance de Flor et James. James comme son nom ne l’indique pas est originaire de Besançon. Issu  d’une famille catholique pratiquante, il émigra en 1967 au Canada mais y rencontra des jeunes qui déçus par le matérialisme Nord Américain décidèrent d’aller vivre quelques temps dans un kibboutz israélien. Il y resta plus de vingt ans. Y ayant rencontré sa première femme avec qui il eut 4 filles, il se convertit au Judaïsme et devint citoyen Israélien. De ce fait, après déjà seize mois de service national passés dans l’armée française,  il fit à nouveau trois ans de service militaire dans Tsahal (armée israélienne) où il fit ensuite régulièrement des périodes jusqu’à l’âge de 45 ans.

Par la suite il travailla en Inde et termina sa vie professionnelle avec dix années passées en Chine. Maintenant à 65 ans, l vit sa retraite aux Philippines. Une vie bien remplie !

Le 25 septembre, Leng, la sœur de ma femme, arriva de la banlieue de Manille pour passer une semaine avec nous. Elle fit ses première études pour devenir institutrice et elle resta dans l’éducation jusqu’à l’âge de 32 ans. Là elle commença alors une toute nouvelle carrière afin de vivre pleinement sa vocation. C’est ainsi qu’elle rentra à Silliman University pour y suivre quatre années d’études théologiques et devenir Pasteur  au sein de l’UCCP (United Christian Church of the Philippines). Résultant de la fusion de plusieurs églises protestantes, j’ai surtout retenu que l’UCCP trouvait ses racines dans la Réforme de Martin Luther, Jean Calvin et d’autres quand ils prirent la tête d’un mouvement en vue de rendre l’Eglise plus conforme aux Saintes Ecritures.


(La maison de Mag-abo. Au premier plan et de gauche à droite, Dhana et Leng, puis James et Léon et enfin Flor et Virgie)


L’actualité politico-religieuse locale du moment nous donna ainsi l’occasion d’avoir d’intéressantes conversations. En effet le président Aquino venait d’être menacé d’excommunication par l’église catholique pour vouloir faire voter une loi permettant aux familles philippines de choisir le nombre de leurs enfants grâce à la distribution de moyens contraceptifs. Cette mesure concerne surtout les plus pauvres et les moins éduqués car les autres n’ont guère attendu pour limiter la natalité.

C’est ainsi que pour contrer cette loi, l’église catholique philippine n’hésite pas à faire l’amalgame entre la pilule et l’avortement. Elle continue à prôner les méthodes naturelles tandis que dans les zones rurales ou les taudis des grandes villes à forte densité de population, beaucoup de femmes ne savent même pas interpréter un calendrier.

Comme disait ma belle-sœur Leng, ce type de contraception naturelle ne réussit guère aux prêtres catholiques qui continuent à procréer de nombreux enfants issus d’amours coupables. Ils feraient mieux d’utiliser ces préservatifs ou ces pilules tant décriés dans leurs sermons pour ne pas mettre leurs maitresses enceintes.

Je ne peux d’ailleurs pas résister au plaisir de vous narrer la mésaventure d’un ami, Jean M., à qui sa copine annonça un jour, le visage inondée de bonheur, qu’elle était enceinte de ses œuvres. Jean, célibataire endurci de 45 ans, ne partagea pas sa joie, néanmoins faisant contre mauvais fortune, bon cœur, il emmena son amie dans  un hôpital de Cebu pour sa première visite prénatale. Là quelle ne fut pas sa surprise, sa déconvenue et aussi son soulagement, d’apprendre que la pécheresse avait commencé sa grossesse alors que lui était en France. Pressée d’avouer, l’infidèle confessa que c’était un prêtre de Leyte qui l’avait mise dans cet état mais s’empressa-t-elle d’ajouter, « je ne savais pas que c’était un ecclésiastique ». C’est vrai que tout nu ça ne se voit pas et elle n’aurait même pas pu s’en rendre compte à son petit chapeau violet comme dans les paroles de la chanson ‘le zizi’ de Pierre Perret. En effet ici tous les males sont tuli (circoncis) à l’âge de 12 ans. Puisque cette coutume n’a pas de signification religieuse, il s’agit sans doute d’une réminiscence de l’époque tribale quand le chef de guerre Lapu-Lapu embrocha d’un coup de lance l’infortuné explorateur Magellan.

Toujours sur le même sujet, alors que ma femme se faisait refaire une beauté, elle demanda à la jeune coiffeuse déjà mère de 2 enfants ce qu’elle pensait de la libre contraception,et celle-ci de répondre « Madame je suis pour la pilule car on est kapoy (fatiguée) mais c’est normal que les curés soient contre car les baptêmes rapportent beaucoup d’argent. Raisonnement simple mais juste n’est-ce pas ?

Le temps passe vite lorsqu’on est en vacances et le mois de septembre se termina le 30 par une nouvelle invitation à l’occasion de la fiesta chez  Fabrice à Samboan au sud de Cebu. Je m’y rendis avec mon épouse et Leng et ce fut à nouveau un moment bien agréable passé entre amis.


(De haut en bas, le buffet, les tables dressées et le traditionnel cochon grillé, lechon baboy)

(Une petite attraction. La femme de Fabrice est en bas à droite)

(Quelques invités à table)

(Roland se délectant du lechon baboy)


Maintenant Dhana a repris le travail en France dans un climat social et politique détestable qu’aucun des étrangers vivant aux Philippines n’arrivent à comprendre.

Enfin comme me disait Roland alors hospitalisé pour une bronchite dans un hôpital de ‘riches’ pourtant rempli par les cas de fièvre Dengue.  « Tu comprends, nous on a fait la révolution de 1789, pas eux ». C.Q.F.D.



14/10/2010
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