Photos et lettres des Philippines, de France et d'ailleurs

Photos et lettres  des Philippines, de France  et d'ailleurs

5-Janvier 1981

Une fois rentré, j'avais alors peu de temps pour organiser mon mariage et y préparer ma famille et mes amis.  Du côté de ma famille et de ma mère en particulier, la nouvelle fut bien accueillie. Pour mes amis c'était plus mitigé, ils se demandaient  ce qui avait pu me pousser à une décision aussi rapide dans un endroit aussi éloigné.

Dés fin octobre après avoir pris notre décision, Dhana et moi avions déjà entamés les démarches auprès du consulat de France de Manille pour nous marier en conformité avec la loi française. Nous avions passé la visite pré-nuptiale et le dossier devaient être envoyé à la mairie du 20e à Paris pour publication des bans. Je ne fus donc soulagé que lorsque je les vis affichés vers la fin décembre.

Une autre démarche fut beaucoup plus cocasse. C'est celle qui consista à aller voir le curé de ma paroisse pour qu'il me remplisse un certificat de bonne moralité réclamé par le prêtre philippin pour nous unir. Mon brave curé sembla tomber des nues car il ne m'avait jamais vu. Il me dit qu'il devrait en référer à sa hiérarchie au préalable. Son évêque lui confirma que cette pratique existait dans certains pays et ils me donnèrent satisfaction. De toute façon ils allaient y gagner une paroissienne pratiquante.

En fait le plus difficile fut de trouver un costume d'été en décembre à Paris. Ma grande amie Valérie m'aida d'ailleurs à le choisir. Je voulais me marier habillé selon la tradition française. Tout le reste je le concédais à ma belle-famille.. C'était surtout Leth la comptable qui s'occupait de tout prenant soin au mieux de mes finances. Fait rare car encore aujourd'hui aux Philippines, l'étranger est hélas trop souvent confondu avec un distributeur de billets.

Le  9 janvier ce fut enfin le jour de mon départ et le lendemain j'étais à nouveau à Manille où je descendais à l'hôtel Las Palmas devenu mon pied à terre local.

Je fus tout de suite pris dans le tourbillon des préparatifs y compris la préparation religieuse. Moi qui ne m'étais jamais confessé je le dus le faire en Anglais.

Le mariage était prévu à 8 heures du matin à l'église et serait suivi d'un petit déjeuner au restaurant. Le nombre d'invités de ma future belle-famille atteignait la centaine et de mon côté j'avais envoyé une dizaine de faire-parts à des amis et Français résidents. Aucun membre de ma famille ni Jacques n'avaient pu venir. Cependant Dhana et moi avions déjà prévus d'organiser courant février une fête en France pour ma famille, mes amis et mes collègues.

Le jour du mariage, ce fut un cousin de Dhana, Eddy qui vint me rendre visite et m'aider à me préparer. Il était si petit qu'il dût monter sur une chaise pour me passer mon nœud papillon.

La cérémonie se déroula comme dans un rêve à l'église Santo Niño de Pandacan. Le petit déjeuner suivit dans un restaurant où mes magnums de bordeaux furent vidés avant que je puisse y goûter. Par contre j'en voulais beaucoup et en veux toujours aux quelques résidents français qui ne vinrent pas et ne prirent même pas la peine de s'excuser. Il s'agissait de Jean-Pierre G, André S et Pierre V.

J'ai toujours de leurs nouvelles car deux sont encore à Manille.

Par contre Jeff, l'Anglo-Australien, et sa femme Leova assistèrent au mariage ainsi que Jean-Jacques qui avait retardé un voyage à Hong Kong pour nous.


Quelques mots sur Jean-Jacques, c'était le cousin d'une collègue de travail et c'est ainsi que je l'avais connu. Il possédait de grosses affaires au Gabon mais partageait sa vie entre la Thaïlande et les Philippines. Je savais que ses mœurs étaient spéciales mais quelle ne fut pas ma surprise quelques mois plus tard de le voir interviewé de dos dans la tristement célèbre émission TV qui fit tant de mal à l'image des Philippines, « Les trottoirs de Manille..»  Il y participait en tant que pédophile notoire.  Certes le sujet était grave et authentique mais c'était aussi choisir de faire entrer le public français par les égouts plutôt que par la porte dans un pays peu connu. Plus tard encore je revis Jean-Jacques en photo dans un grand magazine et cette fois c'était en Thaïlande. En plus des adolescent(e)s il devait aussi aimer la notoriété. Je ne le revis plus jamais.

Quant à Jeff, il projetait de faire construire un hotel-bungalows à Puerto Galera mais j'y reviendrai plus tard.


Dhana travaillait alors pour un homme de loi de renom, Attorney Oledan, qui possédait un immeuble entier à Makati et était aussi un ami du dictateur Marcos. Fiancé à une de ses secrétaires, il avait souhaité faire ma connaissance. Il nous invita alors pour notre voyage de noces à nous rendre au Baguio country club dont il était membre, aussi longtemps que nous le souhaiterions.  

Donc le lendemain de la cérémonie Dhana et moi prîmes le bus pour Baguio où je m'étais déjà rendu en compagnie de Françoise en mai 80. Hélas en raison des tracasseries  et des lenteurs de l'administration philippines nous ne pûment profiter du club que trois jours.



A notre grand soulagement nous obtînment notre livret de famille la veille ou l'avant veille du départ.

Nous étions début février et l'heure était maintenant venu pour moi de commencer une nouvelle vie mais que dire de Dhana qui quittait sa famille, ses amis et les Philippines pour un pays qu'elle ne connaissait, sous la neige quand on arriva et dont ne elle parlait pas la langue.




03/07/2007
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